Badal Fohmoh

L’équité vaccinale dans les rues du Sud-Ouest grâce à ADE

Action for Development and Empowerment (ADE) a rencontré différents acteurs à Buea, dans le sud-ouest du Cameroun, les 26, 27 et 28 juillet 2023 pour une discussion sur l’équité en matière de vaccins.

La région du Sud-Ouest Cameroun a servi 3 jours d’affilée, à une campagne de sensibilisation sur l’équité vaccinale, conformément au programme élargi de vaccination (PEV). L’objectif principal de cette campagne était d’engager les conversations sur l’équité vaccinale et inciter la population à se faire vacciner; en vue de renforcer la couverture vaccinale dans cette partie du pays.

C: ADE

Cette sensibilisation s’inscrivait comme une tentative d’amorcer la phase III du CTAP (Covid-19 Transparency & Accountability in Africa) qui favorise les discussions sur l’équité, la distributivité, l’hésitation et l’engagement du gouvernement envers le secteur de la santé. Plusieurs mesures ont été prises pour cette proposition. Une assemblée publique communautaire s’est tenue à l’église baptiste macédonienne de Molyko pour sensibiliser le public à la fourniture de services de santé et à l’importance de la vaccination.

C:ADE

En outre, une équipe composée de trois employés d’ADE, de cinq défenseurs de la communauté, du responsable de l’unité de communication EPI, région du sud-ouest, d’une agence de publicité et d’un ambassadeur de la marque ADE pour #saveonesaveall.

Ils ont par ailleurs fait irruption au marché de Muea le jeudi 27 juillet pour sensibiliser les vendeurs et les acheteurs à l’importance des vaccinations et leur présenter les vaccins disponibles dans la région.

C: ADE

Reconnaissant que nous avons tous un rôle à jouer dans la réalisation de l’équité en matière de vaccins et le développement de nos systèmes de santé, Actions for Development and Empowerment, à travers ses opérations dans le Sud-Ouest, a cherché à renforcer la discussion sur l’équité, la distributivité, l’hésitation et l’harmonisation du gouvernement à travers son engagement et ses efforts d’amélioration envers le secteur de la santé.

C:ADE

Action for Development and Empowerment (ADE), sous la bannière du CTAP phase 3 : l’équité vaccinale est financée par la Fondation Conrad Hilton en partenariat avec Connected Development et la Fondation BudgIT est une initiative axée sur la responsabilité sociale. Parce que complètement vaccinés, les enfants sont protégés pour le bonheur de la famille.


La santé mentale chez la femme africaine au coeur d’un webinaire

Pour commémorer la journée internationale de la femme africaine qui se célèbre chaque 31 juillet, la Fondation Conseil Jeune a organisé jeudi dernier un webinaire en partenariat avec l’association Youth for Health and Développement in Africa (YOHEDA). Cette conférence en ligne s’est spécifiquement concentrée sur les problèmes de santé mentale chez la femme Africaine.

Sur notre continent, nous sommes aux prises avec une série de problèmes de santé des femmes. LIl est impératif d’intégrer la perspective de genre dans les stratégies de santé et d’autres domaines connexes, en la renforçant et en la soutenant, pour pouvoir atteindre les objectifs de développement durable (ODD).

Urgence ou buzz ?

Jeudi dernier, 3 août 2023, un webinaire organisé par la fondation conseil jeune, en partenariat avec l’association Youth for Health and Développement in Africa (YOHEDA), a réuni professionnels de la santé et de nombreux curieux sur la question de la santé mentale chez la femme africaine. Est-ce une urgence ou un buzz ?

C:Fondation Conseil Jeune

Après l’accueil des participants et le mot de bienvenue des organisateurs, madame Simone Wondja nous a plongé dans un contexte inquiétant. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé),

Environ 66 millions de femmes souffrent de dépression et de troubles anxieux en Afrique et 85 % d’entre elles n’ont pas accès à un traitement.

C: OMS

Ce constat revient à dire que les besoins ont beau être immenses, les troubles mentaux restent les parents pauvres des politiques de santé publique sur le continent.

Cependant, la santé mentale ne se résume pas à la simple absence de troubles psychiques. Elle englobe le bien-être personnel, la satisfaction, la confiance en soi, la capacité à nouer des relations, à gérer le quotidien et à travailler.

La santé mentale des femmes dépend de facteurs individuels, génétiques et hormonaux, mais aussi relationnels, communautaires et sociétaux. Car, les femmes, à tout âge, souffrent de façon plus fréquente de certains troubles mentaux, avec plus de comorbidités. Ceci a également un impact sur leur santé physique et l’équilibre familial et social.

Signaux d’alerte, impact et conséquences

Avocate de la santé mentale, Dr Dorothée Maa a fait savoir qu’entre stress chronique, troubles anxieux, alimentaires, bipolaires, post-traumatiques et la dépression, ces signes d’alerte sont de divers ordres parmi lesquels des spécificités : grossesse, monoparentalité, violence conjugale, chômage, précarité, pressions sociétales, harcèlement, discrimination…

On se rend donc compte qu’une oreille attentive a bien plus de pouvoir qu’un jugement précipité, qu’une violence répétée et qu’un environnement inapproprié.

Une approche «genrée» de la santé permet de distinguer les facteurs biologiques des facteurs en lien avec l’apprentissage et l’environnement, tout en explorant leurs interactions. Il s’agit d’être sensible à la manière dont les inégalités entre les sexes peuvent affecter la santé. Le rôle du médecin de premier recours est capital pour la prévention et la détection des troubles mentaux chez les femmes, particulièrement celles qui sont vulnérables, leurs soutiens psychologiques, orientation et suivi. Car les conséquences sont aussi variées. Elles peuvent être individuelles, relationnelles, sociétales et/ou professionnelles.

Les projets et le mode de vie, la sécurité, la santé physique etc en pâtissent. Comment donc prévenir cela ?

Préventions, solutions et perspectives

Spécialiste de santé publique et présidente de WOMEN in global health Cameroon, Dr Nicole Fouda pense que le système doit améliorer l’accès aux soins, mettre sur pied des formations sur cette thématique, sensibiliser et communiquer avec la population, combinés à une politique favorisant l’adoption d’un environnement professionnel et académique sain.

A côté de cela, la femme africaine doit travailler sur elle, sur son hygiène de vie, savoir se fixer des limites, être ferme dans sa foi et penser à partager son expérience avec son entourage…

C: Dr Dorothée Maa

Au-delà de tout ceci, une prise en charge globale est requise et implique des mesures contre l’isolement, la précarité, la stigmatisation et les inégalités.


Waspito au coeur de la médecine digitale

Hier, 29 juillet 2023, Waspito a tenu dans la salle du Gicam à Douala un séminaire sur la place de la médecine digitale dans la couverture santé universelle (CSU).

C: Waspito

On a tous fait de la télémédecine à un niveau sans nous en rendre compte.

Dr Georges Bediang

C’est par ces mots du Pr Georges Bediang que s’est ouvert le séminaire qui avait pour cadre le gicam et pour but outre de présenter la place de la médecine digitale dans la couverture santé universelle. Mais aussi de présenter la solution digitale Waspito, son mode de fonctionnement et ses domaines d’application.

C: Waspito

Précédant les intervenants, Dr Alexis a présenté Waspito, innovation technologique qui met en contact le patient et le spécialiste sans égards pour la distance, du moment où cet utilisateur est connecté à l’application. Et pour ce faire, sur playstore, il télécharge l’application Waspito (la verte étant réservée aux patients, et la bleue pour le personnel médical).

CSU et télémédecine: accord parfait

La CSU(Couverture Santé Universelle) consiste à ce que l’ensemble des citoyens de la société puisse avoir accès à des soins de santé. Bien que les défis quotidiens soient grands pour le système de santé à savoir: les médicaments et les consommables, la ressource humaine, l’approvisionnement et les services de soins, système de santé inefficace…

C: Waspito

Les domaines d’application de la télémédecine sont de 5 ordres:
-Téléconsultation: il s’agit d’une consultation à distance faite par un/des médecin(s) à l’endroit d’un patient via TIC
-Télé expertise: échanges entre professionnels de santé pour partager les opinions sur un sujet via TIC afin d’obtenir un deuxième avis sur le cas d’un patient
-Télé surveillance: Transmission et interprétation des résultats des données cliniques, radiologiques ou biologiques recueillies sur le lieu de vie d’un patient ou par un professionnel
-Télé assistance: Assistance à distance d’un autre médecin pour la réalisation d’un acte médical, chirurgical ou de radiologie
-Régulation médicale: Réponse médicale apportée dans le cadre des activités des centres d’appels. L’une des contraintes de cette implémentation est très souvent l’instabilité de la connexion Internet.

Waspito: start-up de télésanté africaine

Waspito, c’est la meilleure start-up de télésanté du continent africain aux afritech Awards 2023. L’évènement est organisé par Viva technology de Paris en France. L’application compte plusieurs profils de médecins aux spécialités aussi diverses que variées. Des spécialistes de l’ordre des médecins, car pour être sûr la plate-forme, le numéro de l’ordre fait d’ailleurs foi, ainsi que d’autres indications. Pour tout médecin qui s’inscrit sur la dite plate-forme, c’est les mêmes critères qu’un réseau social lambda: photo de profil, texte de présentation dans lequel ce dernier parle de lui, de sa fonction et plus encore.

Pour s’en faire une idée en chiffres, Waspito c’est :

  • 860 médecins
  • 69 753 consultations
  • 1,6 million d’interactions sur l’application
  • 52 emplois directs et 1500 emplois indirects. L’application c’est aussi à ce jour 620 000 utilisateurs.

Reposant sur 3 principes: équité, non discrimination et droit à la santé, la CSU dans le monde, c’est 30% de la population mondiale qui n’a pas accès aux services essentiels et près de 2 milliards de personnes qui sont confrontées à des dépenses catastrophiques.

Cependant, l’organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit pour 2025 l’atteinte de l’objectif du « triple milliard » comme priorité stratégique.

Toutefois, la télémédecine au Cameroun, c’est deux périodes essentielles:

  • L’avant Covid-19, marqué par le rejet, la réticence de la population de tout ce qui avait trait à la consultation en ligne.
  • Les années 2000-2020 en seront une illustration, jusqu’à ce que survienne la Covid-19 L’après Covid-19 a été marquée par une certaine compréhension, voire acceptation de la télémédecine et de ses applications.

Et ça continue aujourd’hui. Cet impact non négligeable permet d’en venir à la conclusion selon laquelle la télémédecine augmente l’accès aux soins, la télémédecine est complémentaire à la CSU.

Maintenant que tu es situé, n’hésite pas à télécharger l’application Waspito et à te faire consulter en ligne.

Avec tout mon amour.

Badal

C: Badal Fohmoh


Ma journée inoubliable à Mengong

À l’occasion de la 2e édition du festival BIA So Mengong qui a débuté une semaine plutôt, j’y suis allée et j’y ai passé une journée inoubliable. C’était hier, 21 juillet 2023. J’en parle dans cet article, alors, accroche-toi bien !

Et me revoilà dans les contrées de notre beau pays. Partie de Yaoundé ce matin du 21 juillet, je suis bien arrivée à MENGONG, localité située à 30Km d’Ebolowa dans le Sud Cameroun.

C: Badal Fohmoh

Le village ne m’est pas étranger car j’y suis déjà venue 3 fois auparavant. Descendue au marché, vite, je cherche un coin et j’appelle Jacques Kisito Ndongo, mon point focal pour récupérer mon badge. Mais j’ai un problème, Jacques tarde. Tout le monde autour de moi parle du premier match de la journée, il est sur le point de commencer. Je décide d’y faire un tour…

A peine arrivée, Jacques me rappelle et je le retrouve en ville pour récupérer mon badge. La journée peut démarrer.

C: Badal Fohmoh

Entre atelier de prise de vue en photographie, matchs de football, concours de danse traditionnelle et soir au village, il y a eu du tout pour m’occuper. Mais commençons par l’atelier…

L’ATELIER EN PHOTOGRAPHIE

Il est 10h, je vais à la mairie pour assister à l’atelier sur la photographie. Toute contente de savoir qu’il est tenu par un tonton expert en photographie, Max Mbakop. On se connait depuis Douala. L’air étonné mais souriant, Max se demande certainement ce que je fais là. Je lui renvoie le sourire et retrouve les autres participants. Nous sommes environ sept ce qui fait une diversité de profil (chasseur, enseignants, commerçant, animateur), avec un objectif commun: apprendre à faire de belles photos, celles qui parlent.

Max et moi, à la fin de l’atelier C: Yvan Ondoua

Tout d’abord, il faut définir son style photographique, tenir compte du sens du regard avant de prendre une photo, se poser les questions: pour qui on fait la photo, comment et avec quelle intention. L’intention ici n’est rien d’autre que la connaissance du sujet. Et parce que la photo est un langage, il faut toujours faire la mise au point avant de la prendre car cela permet de faire un bon cadrage. Tout ceci après avoir défini son angle de prise de vue. Bien sûr, on a fait un peu de pratique avant de se séparer.

Exemple de prise de vue, premier plan clair et le second flou. C: Badal Fohmoh

Entre la mairie et le stade Cocam, il y a environ 1Km à parcourir. Je l’ai fait avec Yvan Ondoua, chef de chaîne de la radio communautaire Nkul-ayong, 96.1 en fréquence. Nous avons parlé de blog, de Mondoblog, de ligne éditoriale, de contenus, de podcast, de Fact-cheking, de l’association des blogueurs du Cameroun (ABC) … Malgré cette causerie intéressante, j’avais quand-même la tête ailleurs pour cause, ventre vide. Yvan propose de faire un break au village du festival, question de manger local. Ici, les gens consomment beaucoup de viande de brousse. Je l’ai aussi fait.

Plantain pilé et bouillon d’antilope C: Yvan Ondoua

MATCHS DE FOOTBALL

Le tournoi de football Mireille Gracia Belinga est un ensemble de matchs pour la fraternité, c’est l’esprit de Sangulu.

C: Badal Fohmoh

Au programme de cette journée, des rencontres alléchantes. Le public venu nombreux ajoute du rythme et de l’intensité. Les uns crient les noms de leurs joueurs préférés tandis que les autres se prennent pour des coachs. Certains prédisent même le score final. En fin de journée,14 buts ont fait trembler les filets du stade Cocam de Mengong.

C: Badal Fohmoh

CONCOURS DE DANSE TRADITIONNELLE

Un festival, c’est aussi un moment de rassemblement de toutes les classes d’âge. Chacun profite, petits, jeunes, ados, vieillards… Il est 18h 30 au village du festival, tout le monde y est pour le grand concours de danse traditionnelle. Tous les efforts locaux sont confondus pour rehausser l’image de ce festival qui vient une fois de plus confirmer que la culture est un véritable atout de rassemblement et de développement durable. Les différents groupes répètent déjà.

Au programme, 8 groupes s’affrontent. La compétition fut un beau moment de symbiose, les uns et les autres n’ont pas manqué de crier, de faire quelques pas de danse ou de former des petits groupes pour apprécier leur finaliste favori. C’était tellement beau. Ce genre de moment ne s’explique pas, il se vit, tout se ressent…Au final, le groupe Mégane de Mengong reste indétrônable. Vainqueur l’année dernière, il a encore remporté la première place en décrochant le prix de 50.000 FCFA.

Le groupe Mégane de Mengong C: Festival Bi SonMengong

Les femmes dynamiques de Doungou viennent en 2e position avec 30.000 F CFA et Otubaka d’Emanevam 3e avec 20.000 F CFa.

Femmes dynamiques de Doungou C: Festival BIA So Mengong

Pour rappel, le festival « BIA So Mengong » est une initiative de la fondation Belinga. Il signifie « nous sommes de Mengong ». Et donc, l’un des critères était les tenues de danse. Puis, les instruments, les paroles musicales, les rythmes, les chorégraphies, et enfin, l’originalité.

Pour la énième fois consécutive, je tiens à tirer un coup de chapeau au couple Belinga pour son travail très remarquable et encourageant qu’il effectue dans l’arrondissement de Mengong. Bravo !

Ainsi s’achevait une journée intense et riche d’emotions, de (re) découvertes, de sympathie et d’apprentissage. Comme l’indique l’image ci-bas, A Ne AJÔ ZA’ANE ABUI (c’est votre affaire, venez nombreux).

C: Badal Fohmoh

On se reparle d’ici peu. Mais en attendant, prends soin de toi !

Avec tout mon amour !

Badal

C: Badal Fohmoh


Mon père est mort il y a 6 ans et aujourd’hui, c’est son anniversaire

J’ai le coeur gros ce matin. Et les larmes qui coulent sans mon consentement pendant que je m’efforce à écrire ces quelques mots à mon père, mon petit papa d’amour. Aujourd’hui, mon père aurait eu 71 ans.

Mon père est mort il y a six ans, et aujourd’hui encore, j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment arrivé. C’est étrange comme sentiment, non ? Il est mort, enterré, et je continue parfois à vouloir l’appeler pour lui demander conseil, j’ai encore son numéro enregistré dans mon téléphone, et je suis souvent prête à dégainer ce dernier pour lui raconter ma journée ou prendre de ses nouvelles.

Les années ont passé, et même si la douleur n’est plus aussi vive qu’elle a pu l’être: le manque, ce creux au milieu de ma poitrine est toujours là, bien présent. Et je peux te dire qu’une maison où il manque un père, même si la lampe l’éclaire, il y fera toujours nuit. Profites bien du tien si tu l’as encore. Mes soeurs et moi, donnerions tout pourque le mien nous revienne…

Depuis que j’ai deux enfants et qu’ils ont la chance d’avoir eux aussi un père, ce trou me semble moins profond. Je suis devenue maman, et mon père était présent à mon premier accouchement. D’ailleurs, mon fils, son homonyme demande toujours après lui. Papa est parti alors qu’il n’avait que 10 mois. Je suis parent à mon tour, et le monde a continué et continue de tourner.

Cette évolution ne m’empêche pas d’être toujours, moi aussi, la petite fille de mon papa. Et quel papa il était, si vous saviez…

Mon père, mon héros

Pour vous parler un peu de lui, mon père était un véritable génie, au sens propre du terme. Surdoué en relation humaine, réputé pour son langage soutenu, son honnêteté et son grand coeur. Mon père n’a pas eu de grands diplômes mais ses amis diplômés le courtisait pour ses précieux conseils. Il avait un CV qui pouvait tenir sur une seule page, tant sa carrière avait été riche et passionnante. Mon amour pour la lecture, je l’ai eu de lui. Mon père aimait les livres, et moi aussi. Il y a toute une bibliothèque chez nous, à la maison. Des livres de contes à ceux d’histoires des grands hommes du monde, on y retrouve de tout.

Mon père, cet homme discret qui a tant vécu. Mon père ne faisait pas son âge. Il savait prendre soin de lui.
Mon père était une personne secrète, presque timide, il me parlait parfois de sa vie, de son enfance, de son passé, comment il a eu son premier boulot, comment il a rencontré ma mère, quel nom il avait prédit pour moi ou mes frères et soeurs et surtout, il donnait la raison.

Mon père était un livre d’Histoire, une bibliothèque entière de souvenirs dont il parlait avec humour, par pudeur et par secret. Mais quand il le faisait, on était suspendu à ses lèvres, tant on pouvait être fasciné par ce qu’il racontait, lui qui avait vécu au plus près les grands évènements qui font notre Histoire, lui qui avait connu personnellement des personnages emblématiques du monde, du Cameroun, et dont on peut lire les biographies aujourd’hui.

Mon père était extraordinaire, simple, d’une intelligence et d’une sensibilité rares. Il m’apportait toujours un regard pointu sur l’actualité. Lui qui fut journaliste, écrivain et même guitariste à une époque de sa vie. A sa retraite, nous pouvions passer des heures à discuter de tout ce qui faisait le monde qui m’entourait.

Mon père, parlant à la cérémonie de dote de ma cousine. C: Badal Fohmoh

Il était profondément bon, bienveillant et drôle, et il était plus qu’une béquille sur laquelle je pouvais m’appuyer, il était ma jambe toute entière.

Mon père et moi, ça a toujours marché.
Si mon père était tout ça et même plus, il avait aussi ses faiblesses, comme tout humain…

Se connaître et s’apprécier pour ce que nous étions. Mais notre relation était exceptionnelle, unique et sublime. Il était mon père et il était mon ami, et il continue de vivre à travers moi, à travers mes enfants et à travers tous ceux qui ont eu la chance de le connaître. Mon père n’était pas mon père à moi seule, mais aussi celui de mes frères et soeurs, proches ou éloignés. Mes frères et soeurs de la famille KAMGA le pleure toujours, que dire de grand-père, sa majesté Fo’o Fondjo ll David ? Mon père était son oncle et l’un de ses précieux conseillers qu’il écoutait toujours. Même s’il ne le dit pas, je sais, mes soeurs et ma mère savent qu’il lui manque aussi. Mon père était mon père (pleurs 😭), un rassembleur hors pair…

Aujourd’hui, 20 juillet 2023, mon père aurait eu 71 ans… Mais hélas ! L’injustice de cette vie nous l’a arraché. Je crois toujours qu’il est là, présent à chaque moment, comme ce fameux 30 juin 2023 où j’ai reçu mes deux premiers trophées en qualité de meilleure blogueuse. Comme j’aurai aimé qu’il soit là, mais je suis certaine qu’il a crié ce jour en disant aux anges que: c’est ma fille 🫂🥰❤️.

Mon père a 71 ans aujourd’hui. Et parce que la mort n’arrête pas l’amour: JOYEUX ANNIVERSAIRE PAPA ! Tu nous manque tellement, tu me manque trop.

Mon père et moi en même posture, à la réunion familiale à la chefferie supérieure Fotouni. C: Temdemnou Fondjo

JE T’AIME ! Tu demeures mon super héros pour la vie 💡 ❤️.

Badal, ta petite préférée.

C: Badal Fohmoh


J’ai participé à une formation sur la santé sexuelle reproductive

Ce lundi, 17 juillet 2023, la Camnafaw-Littoral a organisé à travers le forum régional des jeunes un atelier de formation des créateurs de contenus sur la santé sexuelle reproductive dans les locaux d’Africanwits.

Moi, toute curieuse d’en apprendre un peu plus sur la santé sexuelle reproductive. Je suis arrivée à Africanwits 15 minutes avant le début des activités. Et tout a démarré à 10h top pile: Ados avance ensemble. Assieds-toi et laisse-moi te conter cette journée…

PARLONS DU PROJET: CONTEXTE ET OBJECTIFS

La cause jeune étant factuelle, la Camnafaw à travers le forum régional des jeunes (Forej) ambitionne de briser les barrières sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) avec l’aide des désormais ambassadeurs ici, les créateurs de contenus webs.

L’equipe du projet C: Forum régional jeune

Les adolescents vulnérables sont compris entre 10 et 19 ans, particulièrement les filles non scolarisées, sont les plus exposées à pleinement exercer leur santé et droits sexuels et reproductifs (SSDR) dans une société qui répond mieux à leurs besoins dans ce domaine. Notamment l’accès à la contraception et à l’avortement sécurisé.

Rappelons que l’objectif principal reste la sensibilisation et la déconstruction des préjugés et stéréotypes afin de promouvoir la bonne information, la vraie, sûre et vérifiable.

Des créateurs de contenus C: Forum régional jeune

LES STRATÉGIES MISES SUR PIED

Il n’est pas seulement question d’encourager le dialogue et de briser les tabous dès la maison (premier maillon de socialisation), mais aussi d’orienter les pensées, d’influencer les comportements, de rendre l’information accessible, de garder l’anonymat et la confidentialité tout en favorisant l’éducation continue…

Cela passant par des contenus visuels attrayants, des témoignages, des vidéos, des articles de blogs.

Cependant, une éducation complète à la sexuelle (ECS) permet à ces adolescents d’avoir une vision positive sur leur sexualité d’où l’accès à l’information.

J’ai été très enthousiaste de constater que la lutte contre la désinformation se fait à tous les niveaux et dans tous les secteurs possibles. Et donc, je suis rentrée satisfaite, surtout que j’ai même donné mon avis dans un reportage télévisé qui sera disponible demain matin.

Moi, en plein interview C: Forum régional jeune

Ainsi s’achevait une journée pleine d’apprentissage et de partage.

Bien à toi !

Avec tout mon amour !

Badal

C: Badal Fohmoh


J’ai pleuré au sommet des blogueurs

Aux cérémonies d’ouverture et de clôture du 4e sommet des blogueurs du Cameroun, les 26 et 30 juin dernier, j’ai coulé des larmes. C’était à l’institut français du Cameroun, à Yaoundé.

Partie de Douala à 11h avec mon amie Marie Tiambou le 25 juin par une agence inter-urbaine de la place, nous sommes arrivées dans la cité capitale aux environs de 17h 30. Marie allant à Emana et moi, à Ngoa-Ekellé, nous nous sommes séparées à la gare routière de Yaoundé, à Mvan. Le rendez-vous était pris pour le lendemain, 26 juin à l’IFC (institut français du Cameroun).

Dans cet article, je te livre les 3 bonnes raisons pour lesquelles j’ai pleuré à ce sommet. Alors, accroche-toi bien 😉 !

#1- DSCHANG BLOG : le tout premier film documentaire sur le blogging en Afrique francophone

Très attendu de la blogosphère depuis son annonce, le film Dschang Blog a été présenté en avant-première le 26 juin 2023, en pleine cérémonie d’ouverture du #237BloggersSummit . Voir Rihanno Mars, un grand frère et ami pour qui j’ai beaucoup d’estime, sur l’estrade, avant et après la projection de ce film a remué mes sentiments. Et je n’ai pas pu m’empêcher d’écraser quelques larmes… DSCHANG BLOG n’est pas qu’un film, c’est un projet porté et nourrit depuis plusieurs années.

C: Badal Fohmoh

Et comme chaque année, des activités seront organisées le mois prochain avec en apothéose la diffusion du film le 31 août : journée mondiale du blog.

C: Visartculture

Tu te demandes pourquoi ce film ? Pourquoi Dschang BLOG ? Rihanno Mars, pour qui:

Bloguer a été une seconde vie, une pommade pour les blessures d’une enfance troublée, une opportunité unique d’avoir une voix dans ce pays où parfois on est privé de plein de choses.

C: Rihanno Mars

te raconte l’aventure autour de cette production, son contenu, ses espérances et ses attentes dans ce synopsis.

C: René Nkowa

#2 – Hommage au footballeur Foé, témoignages et film exclusif avec blogueurs et webs TV

Décédé le 26 juin 2003 en France, la 4e édition du sommet des blogueurs ne pouvait donc pas démarrer sans un hommage à ce vaillant lion indomptable parti trop tôt. Il y a eu 8 vidéos, donc 8 films repartis comme suit: 4 pour des vlogueurs et 4 autres pour des télévisions webs.

C: Association des blogueurs du Cameroun

En réalité, ces créateurs de contenus étaient candidats au concours de la meilleure vidéo hommage à Foé, lancé un mois plutôt. J’y ai participé et j’ai remporté le prix sur la catégorie des vlogueurs.

C: Badal Fohmoh

Ce qui m’a beaucoup marqué en regardant ces vidéos, c’était d’apprendre via le reportage Brand Kamga, diffusé sur Naja TV le 26 juin 2021 que Marco avait lancé les travaux du complexe sportif qui porte son nom quelques temps avant sa mort. Malheureusement, tout est aux arrêts depuis sa disparition. Sa dernière demeure y est dans ce complexe situé au quartier Biteng à Yaoundé. C’est triste pour un héros.

C: Brand Kamga/Naja TV

#3- La 3e édition des Blogs Awards

Communément appelée #AbcBlogAwards, cette cérémonie de clôture du sommet a réuni une myriade de personnalités et de personnes. En lice dans 4 catégories (meilleur article Art et culture, prix de l’ambassadeur de France, prix de l’Unesco et meilleure vidéo hommage à Foé), je ne cessais de dire à mon voisin de banc, Fabrice Bwamou, que je ne me sentais pas bien (rire). Et lui de me répliquer sans cesse que c’est le stress (rire).

C: Association des blogueurs du Cameroun

Je ris pourtant, ce jour, je ne sais même pas, j’étais comme…vraiment, c’était indescriptible. Cela l’était encore plus quand la maîtresse de cérémonie a dit: meilleure vidéo hommage à Marc Vivien Foé, catégorie vlogueurs. Mon coeur s’est arrêté un instant avant de rebattre lorsque le membre du jury, Parfait Tabaspki a prononcé mon nom comme l’heureuse gagnante. Je n’arrivais pas à croire. Mes amis et connaissances présents dans la salle n’ont pas cessé de crier:  » je la connais, c’est ma copine, c’est mon amie, elle mérite, amplement mérité, bravo Badal… »

Toi-même, dis-moi comment je pouvais rester insensible face à tous ces mots gentils. Avant d’arriver sur l’estrade, j’avais déjà pleuré tous les larmes de joie de mon corps (rire). Parfait m’a même serré contre lui, m’a félicité et m’a remis mon trophée et mon lot. C’était MAGIQUE !

C: Etienne Talla

La scène s’est répétée lors de la catégorie meilleur article Art et culture. Sois tranquille, cette fois là, je n’ai pas pleuré (rire). j’étais extrêmement contente d’être double championne de cette édition des Blogs Awards. Car à la première, j’avais été nommée dans 2 catégories et n’avais malheureusement remporté aucune d’elles. 2 ans plus tard, je suis double championne : imagine ma joie.

C: Etienne Talla/Association des blogueurs du Cameroun

J’étais plus fière parce que l’article en question fait partie de mes premiers billets sur Mondoblog. Il parle du festival Nguon du peuple Bamoun à l’ouest-Cameroun. Je l’avais couvert en 2018 grâce à une aînée dont je rédigeais les articles pour son magazine. Elle a été tellement contente lorsque je lui annoncé la bonne nouvelle.

Pour dire vrai, ces prix représentent énormément pour moi. Je les ai tellement mérités. J’y ai travaillé très dur. JE SUIS FIÈRE DE MOI.

Je te parle des ateliers dans le prochain article. Mais avant, dis-moi en commentaire de quoi tu es aussi fier/fière.

Avec tout mon amour !

Badal

C: Badal Fohmoh


Prix Pierre Castel 2023: Les lauréats camerounais sont connus

Le groupe Boissons du Cameroun a dévoilé à son siège jeudi dernier, les noms des deux lauréats camerounais du Prix Pierre Castel 2023.

C: Les Boissons du Cameroun

La compétition a fait sensation sur les réseaux sociaux. Toutes les pages d’entrepreneurs, d’associations entrepreneuriales en parlaient. Il était quasi impossible de ne pas voir les visuels défiler sur la toile. Encore plus, le visuel sur les auditions.

Les auditions des deux derniers finalistes du Prix Pierre Castel Cameroun s’est tenue par visio-conférence le jeudi 6 juillet au siège des Boissons du Cameroun.
Les deux lauréats ont présenté tour à tour leurs projets devant le grand jury de Bordeaux présidé par M. Pierre Castel.

Et à l’issue des auditions, Mme TSEMO epse PELAGE Machega Adeline promotrice de MADININA FOODS SARL; une entreprise spécialisée dans la fabrication de farine de patate a été classée 1ere lauréate avec sa marque Bobo. Elle bénéficie d’une dotation financière de 15 000€ environ 10 000 000 FCFA, un programme de mentorat et un coaching personnalisé.

En 2e position, vient M. Hippolyte Nozawo, promoteur du chocolat made in Cameroon sous le label « Nohi ». Il remporte une dotation financière de 10 000€ (un peu plus de 6 500 000 FCFA) et un programme de coaching personnalisé.

Les deux lauréats ont été sélectionnés parmi un patchwork de six finalistes, après leur passage devant le jury local le 5 juin dernier.

Cependant, la cérémonie panafricaine de remise de prix aura lieu au Cameroun le 14 septembre prochain.

Zoom sur les lauréats

Ce qui a pleinement attiré mon attention, c’est madame Adeline Tsemo, la gagnante de cette édition 2023 du Prix Pierre Castel. Tu te demandes certainement pourquoi ? Eh bien parce que sa marque BoBo m’est parue familière lorsque j’ai lu son parcours. En effet, l’année dernière, une amie m’avait emmené à une cérémonie dont je ne me souviens plus mais il y avait bel et bien une gamme de biscuiteries BoBo. C’était ma toute première fois d’y goûter et c’était délicieux. Depuis ce jour, je me suis abonnée sur leur page. Comme les chocolats Nohi, je ne voyais toujours que les publicités sur les réseaux sociaux. J’y suis également abonnée et j’avoue que j’ai hâte de les goûter.

Adeline Tsemo

Adeline Tsemo fait partie de ceux qui ont quitté d’autres cieux pour développer leur pays. Elle est en effet un produit de l’école française. Après l’obtention de son Master en science du management obtenu à l’ESSEC Business school de Paris en 2015, elle obtient un CAP boulangerie en 2019. Après avoir débuté en 2016 chez Naxitis Paris, où elle séjournera 3 ans, avant de rentrer au Cameroun. Elle est recrutée à Jumia comme Senior Project Manager. Simultanément, elle crée Madinina Foods SARL, une entreprise spécialisée dans la production et la commercialisation de Snacking sains à base de farine de patate douce, 100% naturels, sans additifs ni colorants (madeleines, cookies, sablés etc.) Sous la marque BOBO, elle entend satisfaire les exigences de ceux qui recherchent des produits naturels.

M. Adeline Tsemo C: Pôle digital et média des Boissons du Cameroun

Comme on dit au quartier, biscuiterie et chocolaterie ne font qu’un. Tellement le pas est infime.

Hippolyte Nozawo

Il est à sa deuxième participation au prix castel. Après un échec à la phase finale en 2021, Hippolyte NOZAWO TCHOFFO a de nouveau été présélectionné cette année. Il met en compétition sa passion pour le chocolat pour lequel il s’investit depuis 2013, avec la création d’une plantation de cacao à Iyammouni, dans le département du Mbam et Kim, région du centre. Il va ensuite développer la volonté de transformer lui-même les fruits de ses récoltes, et met sur pied le 4 septembre 2017, Nohi Sarl. L’entreprise produit et commercialise depuis lors du chocolat made in Cameroun sous la marque « Nohi».

La gamme de confiserie Nohi est très riche et diversifiée. C’est un éventail de création artistique et gustative capable de faire voyager le consommateur dans un vaste champ d’émotions. On y retrouve les truffes, les ganaches, les enrobées et plusieurs autres créations en fonction du besoin gustatif, nutritionnel et thérapeutique. Notamment du chocolat au miel, à la spiruline, au yorrihimbe et à la courge. Hippolyte NOZAWO TCHOFFO a un diplôme d’Ingénieur en Chimie industrielle et Génie de l’environnement à l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Agro-Industrielles (ENSAI) de Ngaoundéré. Il a entre autres travaillé à Fisco sarl et Saint Thomas Bakery.

M. Hippolyte Nozawo C: Hippolyte Nozawo

Ce prix a donc été pensé à pic pour apporter un appui aux jeunes agri-preneurs et leur offre une extraordinaire opportunité de développer leurs activités. En fait, c’est quoi même le Prix Pierre Castel ?

Parlons du Prix Pierre Castel

Rendu à sa 6e édition camerounaise, le prix Pierre Castel est un dispositif à l’entrepreneuriat agricole africain. Il a renouvelé cette année encore, ses engagements dans 6 pays d’Afrique à savoir: l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, Madagascar, la République Démocratique du Congo et le Cameroun.

En rappel, ce prestigieux concours permet de mettre en évidence des projets originaux et novateurs dans le domaine de l’agro transformation. Il identifie et soutient de jeunes entrepreneurs qui, à travers leurs projets dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, contribuent au développement social et sociétal de leur pays.

En gros, c’est une belle opportunité. Bravo aux lauréats !

C: Badal Fohmoh


L’autisme au Cameroun

Dans la société camerounaise, les clichés sur l’autisme sont monnaie courante. Les autistes sont souvent perçus comme des individus surdoués ou isolés du monde. Pourtant, une rencontre inattendue a profondément bouleversé ma vision de cette condition : celle de Jules, le frère de Viviane, une amie de longue date.

Lorsque j’étais écolière, à chaque fois que je me rendais chez Viviane pour faire nos devoirs, j’étais transportée dans un monde à part, loin des bancs de l’école et des manuels scolaires. Ce qui rendait ces moments encore plus spéciaux, c’était la présence de Jules, le frère de Viviane, qui était atteint d’autisme.

Dès que je franchissais le seuil de leur maison, une atmosphère unique m’enveloppait. Jules était souvent assis sur sa chaise préférée, comme s’il occupait son propre royaume secret. Son regard était fixé sur un point invisible pour nous, mais qui semblait renfermer un univers parallèle fascinant. Sa concentration était inébranlable. Il semblait déconnecté du monde qui nous entourait.

C: Pixabay

Cette scène éveillait en moi une multitude de questions. Quelles difficultés Jules devait-il affronter au quotidien ? Quelles étaient les raisons de son isolement apparent ? Et surtout, que pouvait-il bien ressentir au plus profond de lui, dans cet univers mystérieux auquel nous n’avions pas accès ? Ces interrogations me poursuivaient jour après jour, année après année, alimentant ma curiosité grandissante et mon désir ardent de comprendre ce qui se passait dans l’esprit de Jules.

Ces moments partagés chez Viviane étaient bien plus que de simples séances de devoirs. Ils étaient empreints de respect, de fascination et d’une quête de sens. Chaque interaction avec Jules était une occasion d’apprendre et de s’ouvrir à une réalité différente de la nôtre. J’ai rangé petit à petit mes mes préjugés au placard.

Comprendre pour mieux appréhender

Je dois admettre que j’ai moi-même été longtemps victime de nombreux clichés dans ma perception de l’autisme. J’imaginais les personnes autistes comme des individus surdoués ou totalement repliés sur eux-mêmes, sans réaliser toute la diversité de leurs expériences.

Il y a trois mois, j’ai eu l’occasion de participer à un atelier d’imprégnation sur l’autisme à Yaoundé. Cette expérience a été une révélation pour moi, car j’ai pu comprendre que l’autisme est bien plus complexe et nuancé que je ne l’avais imaginé. Il ne s’agit pas d’une superpuissance extraordinaire ou d’un choix de s’isoler du monde, mais plutôt d’un trouble profondément ancré qui affecte la communication et les interactions sociales.

Lors de cet atelier, j’ai pris conscience de l’importance de l’intelligence émotionnelle dans la compréhension et l’accompagnement des personnes autistes. J’ai appris que les émotions jouaient un rôle essentiel dans leur expérience du monde, et que développer cette intelligence émotionnelle était essentiel pour favoriser leur épanouissement et leur intégration sociale.

La réalité de l’autisme au Cameroun

D’après le ministère de la Santé publique, près de 3000 enfants naissent autistes chaque année au Cameroun. La maladie est mal connue. Le diagnostic est difficile à poser car les spécialistes manquent. Et les laboratoires camerounais ne font pas d’examens génétiques, ni sur eux ni sur leurs enfants. Mais, en cas de litige avec la mère de leurs enfants, certains papas font des examens génétiques pour s’assurer de leur paternité. Ou bien en cas de grave maladie…

L’autisme est une maladie qui se manifeste par un trouble du comportement. Elle touche plus de garçons que de filles. Selon la génétique, les filles sont à l’abri que les garçons car une fois quelles sont touchées, les séquelles sont beaucoup plus grave chez les garçons. Et c’est généralement vers l’âge de deux ou trois ans que les parents commencent à constater que leur enfant est différent des autres.

À cet âge, les enfants peuvent déjà dire de petites phrases, appeler leurs parents, prendre un objet ou venir lorsqu’on les appelle. Très souvent, les parents constatent que le langage ne se développe pas bien chez leur enfant. L’enfant ne s’exprime pas et n’exécute pas les consignes simples.

Lilly Wonkam, orthophoniste

Explique l’orthophoniste Lilly Wonkam, précisant qu’il s’agit là juste des signes les plus fréquents mais non exhaustifs. Généralement perçue comme de la sorcellerie, certains mariages se détruisent au constat de cette maladie.

J’ai été chassée de mon foyer. Ma belle-famille a estimé que mon fils autiste est sorcier et que c’est moi qui lui ai transmis cette sorcellerie.

Yvette N., mère d’un enfant autiste

Témoigne par exemple Yvette N., mère d’un enfant autiste. Et pas que, d’autres familles pensent que l’enfant autiste est possédé par des démons et se réfugient plutôt dans des églises.

J’ai erré chez les médecins spécialistes et aucun n’a pu me dire avec exactitude de quoi souffrait l’enfant. J’ai été chez les marabouts. J’ai rencontré les prêtres exorcistes, nous avons fait des dizaines de séances de désenvoûtement sans succès.

Yvette N., Mère d’enfant autiste

C’est pourquoi, je pense toujours le manque de sensibilisation à cette maladie est un grand frein.

Sensibilisation et plaidoyer

Je crois vraiment que la sensibilisation reste un pilier important pour tirer la sonnette d’alarme. Surtout que la prise en charge de ces enfants autistes est lourde. L’État devrait accompagner les associations (la maison bleue de Julien…) dans leurs actions de sensibilisation et d’encadrement afin de faciliter la tâche aux proches de ces petits êtres.

La maison bleue de Julien est une association qui milite à accompagner l’Etat dans l’encadrement des enfants autistes tout en favorisant leur insertion dans la société. Mère d’enfant autiste au nom de Julien, c’est en 2019 que JEANNE KIBOUM décidé de créer la maison bleue de Julien. En l’honneur de son fils, elle décide de mettre sur pied cette association pour développer le maximum un savoir et mieux vivre pour ces bouts de chou. L’accompagnement n’est donc qu’un processus.

L’État doit également fournir du matériel éducatif pas trouvable au Cameroun mais possible avec beaucoup d’efforts, créer des écoles pour former les éducateurs spécialisés afin de rendre l’éducation plus inclusive.

Puisqu’on naît autiste et on meurt autiste. Incurable, l’enfant autiste n’est pas conscient de la différence, il n’est pas conscient de sa différence. C’est la raison majeure pour laquelle nous devons nous adapter à la personne autiste et non le contraire. Nous devons l’accompagner dans son processus de socialisation et d’intégration. Pour cela donc, l’Etat doit préparer l’environnement à la différence en prenant cette cause par la fondation (les éducateurs) plutôt que par la toiture (les parents). Cela passe nécessairement par la préparation de l’environnement qui doit accueillir ces enfants, c’est-à-dire, à défaut de former des éducateurs spécialisés pour une l’éducation inclusive, il doit s’assurer de bien former les éducateurs »normaux » afin que tout enseignant soit capable de tenir dans sa salle de classe des enfants « normaux » et ceux ayant un handicap.

D’ailleurs, il n’y a même pas d’écoles publiques spécialisées pour ce type d’enfants. Deux écoles privées existent la première est le centre Ela, à Yaoundé la capitale politique, et l’autre école est à Douala, la capitale économique du Cameroun. Pour toutes ces raisons, les enfants autistes ne sont généralement pas scolarisés.

Mon message d’espoir

Aux jeux olympiques spéciaux qui se déroulent en ce moment à Berlin, en Allemagne, Ndogndje Lamina Najma Louisette a remporté haut la main la médaille d’or du 100m dames.

Notre athlète, autiste, s’est ainsi démarquée, selon nos confrères de Allez les lionnes. Tu te rends compte ? Une Camerounaise a été à l’honneur à Berlin, en Allemagne. Et ce, aux Jeux mondiaux des personnes en situation de handicap mentale ou polyhandicapée, qui constituent le plus grand évènement multisport organisé en Allemagne depuis les Jeux olympiques de 1972 à Munich. C’est fabuleux et plein d’espoir. Apprendre cette nouvelle sur les réseaux sociaux m’a fait un énorme pincement au cœur.

C: Badal Fohmoh


Je suis en lice pour le Grand Prix Francophilie des Medias

Cela fait plus de 20 jours que les finalistes du grand prix francophilie des médias 2023 sont connus. Et devine quoi, je fais partie des sélectionnés.

Je ne peux cacher ma joie surtout en ce moment où je savoure encore mes deux récents prix remportés aux #AbcBlogAwards de l’association des blogueurs du Cameroun (ABC).

C: Etienne Talla

Organisé par le réseau des journalistes culturels du Cameroun (RJ2C), le grand prix francophilie des médias (GPFM) en est à sa 4e edition. Sur 116 candidatures, seules 30 finalistes ont été sélectionnés sur la base de plusieurs critères parmi lesquels: le respect du calibrage imposé (5000 mots pour la presse écrite, 3000 signes pour la presse digitale et 3 minutes de production pour la radio et la télévision), le respect des règles de base d’un bon article (tiraillé, sujet, signature) et bien sûr, le respect du thème imposé : « l’Afrique culturelle dans le monde ». Il était question de choisir un angle précis et de le traiter avec créativité et originalité.

C: Réseau des journalistes culturels du Cameroun (RJ2C)

C’est ma toute première participation à cette compétition qui réunit critique d’art et journalistes culturels du monde parmi lesquels,Tunisiens, Marocains, Gabonais, Burkinabés, Sénégalais, Camerounais, Francais et Vietnamiens prennent part, et dont le jury présidé par Mame Wouri Thioubou (Scénariste, documentaliste, critique d’art et cheffe Desk culture au quotidien de Dakar au Sénégal) départagera.

Cependant, cette 4e édition du Grand Prix Francophilie des Médias (GPFM) se tiendra comme à l’accoutumée au palais des congrès de Yaoundé. Du 24 au 30 juillet, ce sera des ateliers, des formations, du réseautage, du show, des expositions et partage d’expérience… De quoi noter cet évènement dans son agenda.

C: Reseau des journalistes culturels du Cameroun (RJ2C)

J’espère vraiment que tu viendras parce que, moi Badal, je compte sur toi pour parcourir les stands, assister aux formations, faire le show et surtout crier mon nom et célébrer le grand prix avec moi lorsque le jury me désignera comme l’heureuse gagnante (rire).
Oh non, ne fais pas cette tête ! Si je compétis, c’est bien pour gagner.

Sinon, une bourse de perfectionnement en France tous frais payés, d’une valeur de 3 millions de francs CFA sera offerte par l’institut français et l’ambassade de France au Cameroun.

C: Réseau des journalistes culturels du Cameroun (RJ2C)

Si Asta Augustine de Crtv extrême Nord l’a remporté l’année dernière, qui de mieux que moi pour cette année ?