Pourquoi cette rivalité entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire ?

Cela fait quelques semaines que la Coupe d’Afrique des Nations 2023 a démarré en Côte d’Ivoire. Mais bien des mois que Camerounais et Ivoiriens se disputent sur les réseaux sociaux à longueur de journée.

C’est depuis la CAN 2021, que le Cameroun et la Côte d’Ivoire semblent avoir une rivalité qui a depuis, dépassé le cadre du football, le tout propulsé par les réseaux sociaux.

Après des invectives – essentiellement virtuelles – entre supporters des deux pays il y a deux ans, il y avait fort à parier que cette « guerre » reprendrait de plus belle lors de la CAN en Côte d’Ivoire. Cela n’a pas loupé : dès l’atterrissage des Lions Indomptables du Cameroun à Yamoussoukro (capitale politique de la Côte d’Ivoire), les premiers « clashs » ont démarré sur les réseaux sociaux. De la qualité de l’accueil aux infrastructures en passant par les commentaires de certaines influenceuses camerounaises évoquant « la poussière » d’Abidjan (en réponse aux moqueries ivoiriennes sur les rues poussiéreuses de Yaoundé), on est vite sorti des performances sportives pour tomber dans des comparaisons souvent puériles au mieux, xénophobes au pire. Cela a très vite viré vers une comparaison des niveaux de développement des pays respectifs.

Certes, le football a toujours été un terrain de passions mais depuis trois ans que j’observe la situation, je ne peux que constater la radicalisation de cette frange de supporters des deux côtés, qui veulent impérativement vous obliger à choisir un camp, ainsi que la montée progressive d’un discours nationaliste de part et d’autre. Et alors que certains supposent que cela se limite au monde virtuel, plusieurs supporters camerounais ont évoqué (et filmé) des altercations et des cas d’abus verbaux, voire physiques, à la sortie du match Cameroun-Sénégal le 19 janvier dernier.

Mais d’où vient cette rivalité ?

Depuis cette CAN 2023, s’il y a bien une rivalité entre deux pays c’est bien celle entre le Cameroun et la Côte-d’Ivoire. Ce qui est même incompréhensible dans cette dernière, c’est bien l’objectif final qui semble être de ne pas être éliminé avant l’autre. Car, le premier à sortir fera le sujet des moqueries de l’autre.

Le début des clashs

Tout part d’une polémique qui avait éclaté lors de la dernière CAN au Cameroun, dans laquelle les Ivoiriens ont accusé le Cameroun d’influencer les résultats des tests Covid. Après les résultats controversés, les relations se sont davantage tendues si bien que les Camerounais ont appris l’hymne national de l’Egypte ; qui était le prochain adversaire de la Côte-d’Ivoire. Résultat, la Côte-d’Ivoire avait été éliminée (rires).

Plus loin, les Ivoiriens ont insulté, le président de la république du Cameroun, les artistes… ainsi que les morts Camerounais suite au drame qui s’était produit au stade d’Olembé à Yaoundé.

Le développement au milieu du Cameroun-Côte d’ivoire

Suite au reportage d’une télévision camerounaise avant la CAN 2022, qui montrait la poussière dans la ville de Yaoundé à quelques semaines du début de la compétition, les Ivoiriens se sont servis de cette image pour mettre en avant ponts et autoroutes. Les Camerounais ont répliqué aux critiques avec des images poussiéreuses des quartiers délabrés d’Abidjan. Ces taquineries ont pris de l’ampleur avec l’inondation survenue au stade d’Ebimpé en Côte-d’Ivoire. Et tout récemment, avec la désignation de l’influenceuse Camerounaise Diana Bouli, qui totalise plus de 6 millions de followers sur ses réseaux sociaux, et désormais résidente en terre ivoirienne, comme ambassadrice de la CAN. Ce qui a entraîné une autre dispute entre les deux pays.

Mon avis

En prenant le temps d’observer ceux qui nourrissent cette atmosphère toxique sur la toile entre les deux pays, il y a quelques éléments qui reviennent : il s’agit généralement d’internautes plutôt jeunes en moyenne, qui n’ont pas suivi plus de cinq CAN de leurs vies et trouvent une forme d’appartenance (ou d’existence) dans ces démonstrations de patriotisme virtuel. Je ne peux qu’espérer que cela se limite à internet ou que l’élimination d’un des deux pays suffise à diminuer ces tensions inutiles… Tensions qui sont notamment nourries par des pages de divertissement, des artistes et autres influenceurs. Cette rivalité entre ces deux frères ennemis crée sans cesse une atmosphère compétitive.

Cependant, les citoyens des deux pays se sont surnommés la belle-famille notamment en raison des liens entre Samuel Eto’o qui a pour épouse Georgette, une ivoirienne.
J’avoue que cette guéguerre me fait souvent rire aux éclats. Les deux pays sont pourtant des locomotives dans leurs espaces géographiques : le Cameroun dans la CEMAC et la Côte-d’Ivoire dans l’UMOA. Parfois même, je lis des commentaires du genre : « Il ne faut pas que la belle-famille voie ça (rire), la femme vengera son mari, une femme insoumise doit être punie par son mari…« 

Je ne sais plus quoi dire (rire), je suis essoufflée entre cette rivalité dans laquelle le seul objectif est de ne pas être éliminé avant l’autre (MDR).

Le Cameroun s’est qualifié pour les huitièmes de finale mais s’est fait éliminé par le Nigéria.

La Côte-d’Ivoire s’est qualifiée comme par miracle et on a eu droit à des « la femme fera toujours honneur à son mari…« . J’en rie encore rien qu’en imaginant les clashs actuels que cela a engendrés avec le Sénégal sur les réseaux sociaux, après que l’ancien international Sénégalais ait traité le Cameroun d’hôtel continental plutôt que de Continent.

Ivoiriens et Camerounais s’en sont pris au Sénégalais. Et pas que, même les autres nations l’ont fait. Décidément, cette CAN 2023 est vraiment celle du siècle.

Bref, tu vois ça comment ?

Avec tout mon amour, Badal.