Badal Fohmoh

Un musée, une histoire: celle du peuple Bamoun

Une nouvelle page de l’histoire Bamoun s’est écrite le 13 avril dernier. Le musée des rois a été inauguré à Foumban, par le Ministre des arts et de la culture Pierre Ismael Bidoung Kpwatt représentant personnel du chef de l’Etat.

Malgré ma présence à l’Ouest du pays, je n’ai pas pu y faire un tour. Car très occupée pour des affaires familiales à la chefferie supérieure Fotouni.

Néanmoins, je sais que c’était une cérémonie très courue. L’œuvre culturelle gigantesque et fort symbolique est désormais l’abri de l’histoire et de tous les objets d’art de ce peuple. Pour l’histoire et en cadence d’honneur, le musée des rois par un coup de ciseaux a pris l’onction officielle.

Invités et fils Bamoun à l’esplanade du musée. C : Le grand Noun via Facebook

L’architecture incarne les armoiries de ce peuple guerrier. La cloche à double gongs à l’entrée, un contour fait de serpent bicéphale et l’araignée au dessus.

Même s’il a fallu un peu plus de 11 ans pour y arriver, permets-moi de te conter l’histoire du serpent à deux têtes, symbole de ce musée.

Au commencement, était le royaume BAMOUN

Situé dans les montagnes de l’Ouest Cameroun, particulièrement dans le département du Noun, avec pour chef-lieu Foumban, ce royaume a été fondé dès le XIVème siècle par une dynastie d’origine Tikar.
Le roi Bamoun est de la dynastie de Nchare Yen.

J’avoue que l’expression « serpent à deux têtes » est souvent mal comprise lorsqu’elle est utilisée pour désigner les Bamoun. Cela est souvent associé à la sournoiserie et à la traîtrise. Pourtant, la réalité de ce symbole est autre. Moi-même je le pensais car ma mère en parlait souvent. Mais ça, c’était bien avant que je ne couvre le festival Ngoun et que l’histoire soit racontée par un vieillard.

Lire aussi : Le festival Nguon, aussi populaire qu’incontournable

Origine du serpent à deux têtes

L’origine de ce serpent est liée à la guerre de MAPOU qui a eu lieu vers le début du 19ème siècle entre le roi MBUEMBUE (MBUOUMBUO) d’une part et les POU de l’autre côté.

Les Bamoun se battaient contre les POU depuis quelques années. Mais ceux-ci résistaient farouchement. De plus, ils disposaient d’un monstre effrayant conçu pour semer la terreur dans le camp adverse chaque fois que ces envahisseurs les acculaient dans leur dernier retranchement.

Le monstre était appelé Sânumpût (haut jusqu’à mordre le ciel). C’était un reptile artificiel géant qu’on utilisait de telle sorte qu’il passait la tête au-delà des branches pour menacer les guerriers Bamoun.

Cet engin infernal avait été conçu par Manchou, un serviteur du roi de MAPOU. Un jour Manchou fut sévèrement réprimandé par son roi pour une vague histoire de repas au palais.

Vexé et blessé dans son amour propre, il fit défection et passa dans le camp du roi MBUEMBUE à qui il révoila le secret du Sânumpût et en fit la démonstration devant les guerriers au palais de Foumban.

L’année suivante, quand cessèrent les pluies, le roi MBUEMBUE reprit sa campagne contre les MAPOU et lorsque sortit le monstre Sânumpût, aucun guerrier Bamoun ne recula.

Alors que les Bamoun étaient sur le point de vaincre les MAPOU ; ils furent attaqués sur la frontière Ouest au bord du Noun par les Mgbètnka’. Le roi envoya un contingent de ce côté pour stabiliser la situation.

Quand il battit le roi POU, le roi se porta sur les bords du Noun avec le gros des forces et il battit les Mgbetnka. Le roi Bamoun obtint une double victoire et pour célébrer sa victoire, il décida d’en faire un symbole : Le serpent à deux têtes.

Photo aérienne du musée Bamoun. C : Festival Tourismo Cameroun via Wikimedia

Symbolisant la toute-puissance de ce peuple qui a vaincu deux ennemis en même temps. Comme récompense, MANCHOU devint un grand notable du palais Bamoun.

Le serpent à deux têtes est le symbole de la double puissance du roi MBUEMBUE. On sculpta désormais ce symbole sur les lits, les sièges et d’autres objets royaux exclusivement.

C’est donc ainsi que le 19e roi Ibrahim Mbombo Njoya signe la paternité et le 20e roi au trône Mforifoum Mbombo Njoya Nabil l’achèvement. Pendant de nombreuses années de réflexion et de travail acharné, le roi Ibrahim Mbombo Njoya a voulu laisser une trace indélébile à l’instar des illustres rois qui l’ont précédé tel son père.

13 avril 2024, jour historique pour le peuple Bamoun

Jour d’inauguration, jour d’allégresse, avec pour prestigieux témoin le représentant personnel du chef de l’Etat :

« J’adresse les félicitations du gouvernement à sa majesté Nabil Mforifum Mbombo Njoya, sultan Roi des Bamoun pour cette impressionnante réalisation »

félicite Bidoung Kpwat, ministre des arts et de la culture. Représentant personnel du chef de l’État

À Foumban, ils sont venus nombreux, membres du gouvernement, du corps diplomatique, chefs traditionnels, hauts dignitaires et surtout les fils Bamoun mobilisés comme jamais.

Le musée bâti sur 3 555 m2 permettra l’exposition de la collection de quelque 12 500 objets d’art. Le coût de réalisation est estimé à près de 2 milliards de Francs CFA.

L’histoire architecturale de ces joyaux pour moi, devrait être un livre exceptionnel. Édouard Herriot n’avait pas eu tord lorsqu’il disait que la culture c’est tout ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié.

Je suis tellement heureuse de voir un peuple fier, conquérant, ambitieux, célébrer et mettre en lumière ses héros passés ; tout en se souvenant des aspects de son histoire tumultueuse.

C’est culturel et magique.
J’en suis fan. Et toi alors ?

Avec tout mon amour et mon respect, Badal.


À la découverte d’un marché peu ordinaire…

De passage le temps d’un week-end à Bafou, à l’ouest Cameroun, j’ai appris énormément de choses sur le marché Meya du village Bafou. De son évolution à son déclin, je t’en dis plus dans ce billet.

Il y a plus d’une semaine, j’étais à l’ouest. Mais pas dans mon département d’origine. J’étais dans la Menoua à Dschang. J’y suis allée pour assister un très grand ami qui « pleurait » son père comme on le dit ici chez nous. En fait, sa famille faisait les funérailles de son papa, décédée 4 ans plus tôt.

Image d’une carte du Cameroun et des captures d’écran du département de la Menoua (Dschang), et du du village Bafou. C: Un montage de moi-même fait sur Canva avec des photos prises sur Pixabay et des captures d’écran de Google Maps.

En route pour Bafou…

Pour l’accompagner dans ce moment important, je suis partie de Douala pour Bafou. Un village dont je ne connaissais que le nom.

Arrivée au petit matin de la cérémonie à la gare routière de Dschang, j’ai pris un taxi-brousse qui m’a laissé non loin de l’école publique du village. Mon ami devrait m’y attendre mais chose curieuse, il n’y était pas.

Moi, après avoir constaté l’absence de mon ami Joël. C : Badal Fohmoh

Après plusieurs appels, j’ai dû suivre ses instructions. Trouver une moto depuis ma position n’a pas été chose facile.

Le jour se levant, toutes les motos et véhicules qui passaient étaient pleins de passagers et ou de vivres. C’est un papa revenant de la chefferie qui m’a gracieusement apporté son aide. Au premier contact, il a su que j’étais étrangère. Il m’a fait comprendre que c’est jour de marché à maya.

Des habitants des villages voisins venus faire le marché à Bafou embarquant pour leur territoire. C : Badal Fohmoh

Je n’ai pas hésité à lui donner les raisons de ma présence. Chemin faisant, il m’a conté l’histoire que tu liras dans les prochains paragraphes.

Récit d’un septuagénaire

Au cœur des collines verdoyantes du pays Bamiléké se trouve le village Bafou, connu pour sa riche histoire et sa culture vibrante. Au sein de cette communauté centenaire, le marché Meya a longtemps été le point de convergence des échanges hebdomadaires, tissant des liens sociaux et économiques essentiels pour ses habitants. Cependant, l’histoire de ce marché emblématique est aussi celle d’une évolution et d’un déclin marquants.

Un passé glorieux

Autrefois, le marché Meya était le poumon économique et social de Bafou. Les ruelles animées étaient un véritable dédale où se côtoyaient les odeurs enivrantes des épices, les couleurs chatoyantes des tissus et l’effervescence des échanges commerciaux. Chaque semaine, les habitants se rassemblaient pour acheter, vendre et partager les nouvelles du village.

Les causes du déclin

Au fil des années, le marché Meya a connu un déclin progressif, alimenté par plusieurs facteurs. L’exode rural, première cause de cette chute a entraîné le départ des jeunes à la recherche de meilleures opportunités économiques, laissant derrière eux une population vieillissante et moins active. De plus, la construction d’une route goudronnée reliant Bafoussam à Dschang a facilité l’accès à d’autres marchés, détournant ainsi une partie de la clientèle locale.

Les défis actuels

Aujourd’hui, le marché Meya est un spectre de son passé glorieux. Les étals vides et les ruelles désertes témoignent de son déclin, tandis que la question foncière complexe entrave toute tentative de revitalisation. Les héritiers des propriétaires terriens sont dispersés et désunis quant à l’avenir du marché, laissant ainsi un terrain propice à l’abandon et au délabrement. L’effervescence actuelle n’est rien comparée à celle des années antérieures.

Le récit de papa Noumedem est certes court, mais emprunt d’une histoire culturelle mémorable. Et dont la plupart des marchés de nos villages connaissent ou ont connu.

C’est avec plaisir et sourire que nous nous sommes séparés au carrefour Lessing où m’attendait mon ami Joël. Qui lui, a été surpris de me voir discutant et riant à gorge déployée avec un inconnu vieillard.

Tout cela m’a rappelé la nature première de l’homme : la bonté. Chaque fois que j’irai à Bafou ou que quelqu’un me parlera de ce village, je me souviendrai de papa Noumedem.

Jusqu’à présent, cette expérience me donne toujours du sourire quand j’y pense. Et toi, as-tu aussi déjà vécu une expérience pareille ? C’était où ? Quand ? À quelle occasion ? Raconte-la moi en commentaire.

Avec tout mon amour, Badal.

C : Badal Fohmoh


Les ODD au coeur de l’action sociale du secteur privé

J’ai pris part hier, 18 mars 2024 à Douala à l’engagement formel de sept entreprises de secteur privé à mutualiser leurs ressources pour des initiatives concernant les objectifs de développement durable

Ladite cérémonie s’est tenue hier, 18 mars 2024 au K-Hôtel dans le premier arrondissement de la ville. C’est devant un parterre d’invités que ces sept entreprises du secteur privé dont MTN Cameroon, ont signé le lancement officiel d’une alliance avec pour but de s’unir pour des projets tournant autour des objectifs de développement durable.

Les représentants des entreprises fondatrices de l’alliance lors de la présentation du projet. C: Badal Fohmoh

Face au défi mondial un seul langage (une seule santé, un seul objectif…), l’action sociale de chaque entreprise se doit d’obéïr à un canevas qui avoisinent ceux des ODD.

De New-york à Douala, de Paris à Huawei, on ne parle qu’un seul langage: celui de la préservation globale de l’environnement. C’est dans cette optique que MTN Cameroun, Chanas Assurance, Dangote cement Cameroun, IHS Towers, MW DDB et UBA Cameroon ont lancé la plateforme « One Goal Alliance » à Douala.

L’objectif de l’alliance

Pour ces entreprises, l’objectif est de mettre en commun leurs ressources afin de contribuer davantage au progrès socio-économique du Cameroun. Les domaines d’intervention seront prioritairement axés sur l’éducation, la santé, la disponibilité d’eau potable, l’inclusion des communautés vulnérables, l’égalité des genres, la préservation de l’environnement et l’éthique en affaires.

« Nous menons déjà des actions dans ce sens mais l’objectif avec l’alliance est de vraiment aller plus loin. Ensemble, c’est toujours plus productifs »

explique madame Mitwa Ng’ambi, directrice générale de MTN Cameroon

Le représentant résident du programme des nations unies pour le développement (PNUD), monsieur Martin Hart-Hansen a rejoint cette initiative louable des entreprises du secteur privé qui visent à mutualiser leurs ressources pour la promotion du progrès socio-économique.

Monsieur Martin Hart-Hansen, représentant résident du programme des nations unies pour le développement prenant part à la cérémonie. C: Celcom MTN Cameroun (avec leur consentement)

Les entreprises désireuses de rejoindre One Goal Alliance peuvent se rapprocher de celles fondatrices. Pour rappel One Goal Alliance est une plateforme ouverte à tous.


La vraie fausse identité des footballeurs…

Le sujet de la double identité des joueurs fait polémique dans l’espace public. Au Cameroun, la Fecafoot a publié lundi 11 mars, la liste des joueurs autorisés à disputer la phase finale du championnat national. 62 d’entre eux manquent à l’appel, dont Wilfried Nathan Doualla, plus jeune joueur de la dernière CAN et ses 17 ans supposés.

La nouvelle fait couler beaucoup d’encres et de salives. C’est le sujet de presque toutes les conversations actuelles. En tant que férue de football, impossible pour moi d’en faire fi.

Mon avis

Je ne comprends plus les Camerounais. Entre un demi milliard qui aurait été volé dans le bureau d’un ministre et une exclusion temporaire (en attendant la liste définitive) d’un footballeur pour double identité, les camerounais mettent tous leurs organes (comme on dit ici chez nous) sur une histoire d’un jeune homme qui n’a peut-être rien demandé pour en arriver là. C’est incroyable ! La chose publique ne leur dit plus rien (rires). On parle bien d’un demi milliard de franc cfa – de 500 millions bon sang ! Cet argent peut aider à digitaliser le système.

Au-delà du football, la double identité est un vrai sujet national. Les camerounais me font rire. Ils font genre – ils sont vraiment surpris par cette affaire d’âge. MDR les camerounais ont un vrai souci avec leurs actes de naissance. Et cela mine tous les secteurs de la vie quotidienne : football, fonction publique, les voyages à l’étranger, l’armée, le secteur privé… et pour toutes sortes de raisons : « on coupe, on va à Kumba ». Si toi aussi, tu ne vois pas de corrélation entre le cas de Nathan Douala et la disparition d’un demi-milliard de francs chez un haut fonctionnaire d’État tant pis pour toi. Les deux sont liés par tous les maux qui minent la société camerounaise à l’heure actuelle.

Je suis certaine que si on mène une sérieuse enquête, tout le pays sera en mode faux. C’est trop grave ce à quoi on assiste lol. Et ça montre à suffisance les lacunes de notre système.

Plus récurent en Afrique, le phénomène de la double identité dans le football est connu de tous. Surtout qu’en Afrique, l’âge est un secret plus que la nudité. Et c’est déplorable car l’homme est capable de cacher son âge et laisser sa nudité sans problème. La Fecafoot ne passe donc pas par une crise comme certains le disent dans les médias. Ce n’est pas une crise. C’est le ménage. Eto’o et son comité changent ce qui a toujours existé. Je crois qu’ils régularisent juste les institutions pour améliorer la formation.

La solution ultime : investir dans la formation

Je ne cesse de dire chaque jour que la priorité doit être retenue sur l’organisation de nos championnats amateurs afin que nous ayons des repères infinis sur nos talents. Pour connaître très bien un joueur et avoir des informations réelles sur lui, il faut le suivre dès ses débuts. Les championnats amateurs sont les meilleures plateformes de développement et de suivi des talents locaux. Ces championnats implantent en chaque joueur un esprit d’appartenance au Cameroun car où qu’il parte, toutes les fois qu’il pensera à son parcours, il pensera au Cameroun. Les joueurs comme Régis Mughe et Carlos Baleba manquent cela lorsqu’ils se demandent : qu’est ce que le Cameroun a fait pour moi ?

Si nous n’allons pas à la base, nous ne resterons qu’à courir derrière les binationaux qui ne connaissent pas et ne connaîtront jamais vraiment assez ce que c’est que de porter un maillot vert-rouge-jaune. C’est la principale raison du manque de dévouement (hemlè) dans notre équipe actuelle.

C’est pourquoi je pense toujours que Samuel Eto’o doit redéfinir sa version de grandeur qu’il veut redonner à notre football car on ne grandit pas sans être petit. C’est la voie normale pour rendre notre dignité et notre honneur. Ce qui n’est pas admis ailleurs ne doit pas être pratiqué chez nous. NON à la stigmatisation !

Moi, présidente de la Fecafoot

(Rires) Oui, je parle bien de moi. Tu ne lis pas mal (rires). Moi à la place de Samuel Eto’o, en qualité de présidente de la fédération camerounaise de football, je donnerai une petite chance à tous les joueurs des trois championnats d’élite (1, 2 et Guinness Super league) en leur accordant deux semaines ou un mois maximum afin que chacun vienne se dénoncer. Et ceci, avec son vrai et authentique acte de naissance à l’appui.

Puis, j’associerai le ministère de la justice, le ministère des sports et de l’éducation physique, ainsi que le bureau national de l’état civil en vue de traquer tous les acteurs et bénéficiaires d’actes d’état civil contrefaits.

Parce que, quoi qu’on dise, la double identité est un délit. Et comme on le dit dans le jargon juridique : Dura Lex, Sed lex (la loi est dure mais c’est la loi).
Donc, si au moment de convoquer Wilfried Nathan Doualla pour la CAN, la Fecafoot était au courant de cette manœuvre, c’est clair que le Cameroun ne disputera pas les deux prochaines éditions de cette compétition continentale. Cette disposition comprise dans le règlement de la CAN, en son chapitre 20, précisément les articles 45, 46 et 47 stipule :

Capture d’écran de quelques articles de la la CAF. Règlement de la CAF. C : CAFonline

Sinon, je salue cette décision de la Fecafoot qui va sans doute mettre de l’ordre dans les clubs et décourager ceux qui voudront le faire. Je pense que c’est un des combats du comité exécutif.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et laisse-moi te dire qu’avant de détecter un joueur double identité, il faut faire des enquêtes approfondies. Ce n’est pas une décision qu’on prend comme ça à la volée. Depuis qu’on parle de l’âge de Christian Bassogog, pourquoi la FIFA ne parvient-elle pas à le suspendre ? Certainement parce qu’elle n’a aucune preuve tangible.

On a déjà démontré aux Camerounais que leur vrai souci c’est Eto’o et dérivés. Je me dis toujours que c’est pourquoi il y’a trop de bavardages et voir même de railleries quand une information concerne cette institution. Il n’y a pas que le football bon sang ! À bien y regarder, la Fecafoot comme les mairies, les hôpitaux, c’est une mafia de 60 ans. Je jure que si on t’explique le Cameroun et tu comprends, c’est qu’on t’a mal expliqué (rires).

Au final même, je ne comprends toujours pas pourquoi on parle de Nathan Doualla comme si il était le seul footballeur dans cette situation.

Toi, tu y comprends quelque chose ?

Avec toute mon analyse, Badal.


Boxe : Ngannou K.O face à Joshua

Ngannou, ancien champion des poids lourds de l’UFC, a fait une incursion dans la boxe avec un combat contre Tyson Fury en octobre 2023, avant d’affronter vendredi 8 mars, Antony Joshua.

Les deux combattants se sont croisés pour la première fois des semaines plus tôt, avant leur combat d’hier. Comme tout le monde, j’ai pu constater que Fury est bien plus grand de taille que Ngannou. Mais bon, ce sont les coups de poings qui comptent…

Avant que je n’arrive sur ma perception du combat de vendredi, laisse-moi te parler d’un vendeur hors échelle.

Ngannou, le vendeur du siècle

Tu sais, savoir capitaliser chaque étape du processus en tant que sportif ou entrepreneur, peu importe le secteur d’activité est très important. Je crois vraiment que Francis Ngannou est un exemple.

Francis Ngannou. C : X2o via Wikicommons

Le combat contre Joshua, organisé à Riyad, en Arabie Saoudite, était un évènement majeur qui a mis en évidence le pouvoir d’attraction et la rentabilité de Ngannou dans le monde de la boxe.

Sur le plan financier, le combat a été très rémunérateur pour les deux boxeurs. D’après les estimations du magazine américain Forbes, Francis Ngannou, ancien champion des poids lourds de l’UFC désormais au Professional Fighters League (PFL), devrait recevoir environ 20 millions de dollars (soit environ 12 milliards 1 million 661 mille 29 f cfa pour ce combat. WoW !). C’est pratiquement le salaire des milliers d’Africains pour toute leur vie de travail en seulement quelques minutes de combats.

Au-delà du fait que cet argent sera partagé avec toute son équipe, cela lui procure une énorme visibilité et lui ouvre la voie vers de multiples nouveaux partenaires. Et lui permet inévitablement de se positionner encore plus haut sur la scène.

Au-delà des gains monétaires, l’aventure de Ngannou dans le MMA démontre la polyvalence et l’adaptabilité nécessaire dans le paysage sportif et entrepreneurial moderne.

Je trouve que cette approche stratégique de la gestion de carrière illustre bien le sens des affaires qui se cache derrière le sport de haut niveau. Car les athlètes du calibre de Ngannou peuvent utiliser leur marque et leurs compétences sur plusieurs plateformes, maximisant ainsi leurs gains tout en élargissant leur base de fans.

Surtout que la reconversion stratégique de Ngannou vers la boxe, malgré les risques de défaite, montre les gros risques calculés que les athlètes sont prêts à prendre pour plus de plus grandes récompenses.

Bref, revenons au combat.

Joshua Vs Ngannou : le combat des géants

Le combat très attendu des deux hommes qui ont notamment dominé leur domaine à savoir la boxe et le MMA a capté l’attention de plus d’un.

De combat, il n’y a en vraiment pas eu. Vainqueur par K.O dès le second round face à Ngannou, Joshua a par la même occasion redoré son blason après ses échecs contre Andy Ruiz (2019), et Alexandre Usyk (2021 et 2022).

Antony Joshua. C : Steven Batty via Wikicommons

L’opposition s’est tenue dans un ring de boxe traditionnel selon les règles de la boxe anglaise, c’est-à-dire sur 10 rounds. Le britannique Antony Joshua était le grand favori de cette partie.
Car, pour gagner un boxeur de prédilection, il faut exactement un K.O pour s’affirmer. Surtout du moment que c’est serré dans le comptage, c’est généralement le boxeur régulier qui en sort vainqueur.

Mon commentaire

Francis Ngannou n’a pas tenu le choc contre Antony Joshua sur 10 rounds, pour son deuxième combat de boxe. Il n’a même pas réussi à lui infliger un Knockdown !
Les avis sont partagés sur la toile. Entre amateurs et professionnels de la boxe, c’est intéressant de lire tout le monde.

Et avec du recul, je me dis que Francis doit encore progresser techniquement pour espérer battre les meilleurs boxeurs du monde. Même s’il a voulu imposer son rythme au départ, un coup droit en pleine face de son adversaire l’a fait tomber.

Après, il faut reconnaître que Ngannou ne s’est pas assez préparé pour ce combat comme celui contre Fury. Sa performance antérieure l’a trompé. Je ne sais pas si on a vu le spectacle de la même façon mais, le Joshua que j’ai vu hier peut facilement battre Fury actuellement.

En plus, on avait quelqu’un qui pratique la boxe anglaise depuis longtemps contre quelqu’un en tout début de reconversion.

Sinon, j’admire le courage de Francis. Il ne se met aucune limite. Partir du MMA pour la PFL en se frottant aux meilleurs du milieu : c’est très audacieux !

Sinon, quand il est tombé K.O, j’ai d’abord cru que je rêvais (rire). Le coup de poing ne m’a pas semblé assez lourd. Comme on dit, la défaite fait partie du processus. Il n’y a que des flemmards qui sont fans des victoires sans embûches.

Francis saura mieux se préparer la prochaine fois. Qu’il ne lâche pas !

Aussi, Joshua l’a encouragé et félicité. Comme l’indique cette vidéo du media La sueur, j’ai trouvé le message derrière la non célébration de sa victoire très fort et poignant : la boxe aux boxeurs et le MMA aux combattants de cette discipline.

D’ailleurs, Nadal ne va pas célébrer s’il gagne contre Haland au tennis… ce serait débile, bizarre même.

Et toi, quelle est ta lecture de ce combat ?

Avec tout mon sens critique, Badal.


8 mars : ma sélection de films à (re)voir

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, je reviens sur ces films qui ont fait avancer la cause féministe. Classiques du cinéma ou productions indépendantes, ces longs-métrages abordent des sujets différents et inspirants.

Le 8 mars est une journée spéciale où nous célébrons les réalisations, la force et la résilience des femmes du monde entier. C’est une journée de réflexion où nous pouvons explorer comment nous pouvons favoriser la diversité et l’inclusion, encourager l’égalité des sexes qui restent un défi majeur, créer un environnement de travail où chacun peut s’épanouir et réaliser son plein potentiel.

Dans ma collection de films à (re)voir cette journée, j’ouvre le bal avec Une femme d’exception.

#1- Une femme d’exception

Avec quelques libertés, le film raconte l’histoire vraie de Ruth Bader Ginsburg. À 85 ans, elle est devenue une légende aux États-Unis et siège à la Cour suprême, la plus haute instance de justice du pays. Dans ce film, tu verras comment une jeune avocate qui peine à trouver un emploi (pas de femme ici, voyons !) va bouleverser la justice américaine en lui ouvrant les yeux sur les inégalités entre les hommes et les femmes face à la loi.

Bande-annonce du film Une femme d’exception: C: : YouTube

Puis, je me suis intéressée aux jeunes filles présentes dans le film Mustang.

#2- Mustang

Réalisé par Denis Gamze Ergüven, MUSTANG est un film Turc qui relate l’histoire de cinq sœurs. Elles vont tenter de défaire les mœurs archaïques qu’elles subissent et découvrir une liberté encore taboue. Parce qu’elles ont joué avec des garçons sur la plage, les cinq héroïnes se retrouvent au cœur d’un scandale. Ce film poignant raconte leur désir de liberté et la façon dont elles vont se battre contre leur propre famille pour y accéder.

Bande-annonce du film Mustang. C: Youtube

Après MUSTANG, vient MOXIE.

#3- Moxie

C’est l’histoire de Vivian, une jeune adolescente qui bouleversera l’ensemble de son école. Dans le lycée de Vivian, tout le monde a l’habitude de fermer les yeux devant les comportements sexistes. Mais l’arrivée de Vivian avec son regard révolté va faire bouger les lignes. En secret, Vivian lance un magazine féministe : « Moxie »… Plein de rage, d’espoir et d’entraide.

Disponible sur Netflix, MOXIE est un film parfait pour saisir le sexisme que peuvent subir les adolescentes. Et il a une super bande-son !

Bande-annonce du film Moxie. C: Netflix/Youtube

#4- BATTLE OF THE SEXES

J’ai regardé récemment sur Disney Battle of the sexes. C’est la preuve des inégalités dans le monde du sport. Un sujet que j’ai abordé hier et qui prouve que l’inclusion n’est pas toujours effective dans ce secteur.

Battle of the sexes c’est l’histoire d’un ancien numéro 1 mondial de tennis qui veut ridiculiser la plus grande championne du moment. Il la harcèle pour qu’elle accepte de jouer un match contre lui… Derrière ce match anecdotique (mais tiré d’une histoire vraie), le film raconte le parcours du combattant imposé aux sportives pour être prises autant au sérieux que leurs camarades masculins. C’est rageant.


Et enfin, Les filles du docteur March.

#5- LES FILLES DU DOCTEUR MARCH

C’est encore une histoire de sœurs. C’est l’histoire de quatre sœurs, quatre destins dans une époque où les femmes et les jeunes filles n’ont aucun droit, si ce n’est celui de sourire, d’être complaisantes et de se marier à la fin de l’histoire. Avec une complicité extraordinaire entre ses actrices, cette adaptation d’un roman célèbre va te tirer des larmes.

Bande-annonce du film les filles du docteur March. C: Youtube

C’est tout pour cette collection de film. Entre sexisme, empowerment, romance, fresques historiques ou mème héroïnes fantastiques, le cinéma traite le féminisme sous tous les angles.

J’espère qu’ils te permettront de comprendre toute la lutte derrière cette journée. Et surtout que les femmes comprendront que le 8 mars existe pour qu’elles soient libres tous les jours de l’année. Mon souhait est qu’elles cessent de se cacher derrière les rôles de mères, d’épouses, de directrice… et quelles se choisissent aujourd’hui, demain et tous les autres jours de leurs vies.

N’oublies pas de prendre soin de toi !

Avec tout mon amour, Badal.


Changement climatique : le Cameroun se forme pour lutter contre les gaz à effet de serre

Sous le haut parrainage du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded) et en partenariat avec Promesse Climatique, le programme des nations unies pour le développement (PNUD) a organisé depuis lundi à Douala, l’atelier technique de formation des experts sur les mesures d’atténuation des gaz à effets de serre.

La salle Royal Palm de l’hôtel Akwa Palace, de Douala sert du 4 au 8 mars, de lieu de théâtre d’un échange sur l’atténuation des gaz à effets de serre conformément à l’accord de Paris (2015).

Indicatif du lieu de la formation. C: Badal Fohmoh

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de monsieur Martin Zeh-Nlo, représentant résident assistant du chef de l’unité développement durable et résilience climatique du PNUD au Cameroun, de monsieur Sidaty Eida, chargé du renforcement des capacités en changement climatique des pays francophones et le représentant de monsieur le ministre de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDEP), monsieur Timothée Kagonbé.

Les objectifs de l’atelier

Avec le soutien de la Belgique, l’atelier de formation aux GL IPCC 2006 (Lignes directrices du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat pour l’établissement des rapports sur les inventaires des gaz à effet de serre), IPCC 2006 software (Logiciel développé par le GIEC pour calculer les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre par secteur) et les mesures d’atténuation. Cet atelier, qui se tient du 4 au 8 mars 2024 à l’hôtel AKWA PALACE à Douala, a pour objectif de :

  • renforcer les capacités des experts nationaux sur les méthodologies d’inventaires, des émissions/absorptions de gaz à effet de serre avec l’outil IPCC 2006
  • mettre en place une base de données d’experts aguerris qui pourront concevoir des systèmes en prenant en compte les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes.
  • ⁠réduire les risques d’émission des gaz à effets de serre conformément à l’accord de Paris et à sa ratification
  • permettre d’évaluer le développement en terme de projections à différents niveaux.
  • créer un instrument stratégique afin de soutenir la prévention et réduire les risques en matière de transparence climatique
  • ⁠mettre à disposition des pays francophones des appuis en matière de prévention des gaz à effets de serre en créant des valeurs ajoutées pour des outils comme la stratégie long terme.

L’essentiel à retenir

L’atelier réunit une vingtaine de participants, issus des secteurs public, privé, académique et de la société civile, impliqués dans la lutte contre le changement climatique au Cameroun. Il a été inauguré le lundi 4 mars, par le représentant du Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et l’Assistant du Représentant Résident du PNUD au Cameroun, Dr. Martin ZEH-NLO. Ils ont souligné l’importance de cet atelier dans le cadre de la mise en œuvre de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN) du Cameroun.

Messieurs les représentants du résident PNUD au Cameroun et du MINEPDEP. C : Badal Fohmoh

L’atelier est animé par des formateurs officiels du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui présentent les lignes directrices du GIEC pour l’établissement des rapports sur les inventaires des gaz à effet de serre, ainsi que le logiciel IPCC 2006, qui permet de calculer les émissions et les absorptions de ces gaz par secteur. Les participants bénéficient également de sessions pratiques sur le logiciel, basées sur des exercices par secteur (énergie, agriculture, forêt, déchets, etc.), ainsi que sur des analyses de données complexes, telles que les séries temporelles, les incertitudes et les catégories clés.

Aperçu de la salle de formation. C : Badal Fohmoh

L’atelier permettra aux participants d’acquérir des connaissances et des compétences nécessaires pour réaliser des inventaires de gaz à effet de serre de qualité, conformes aux normes internationales et aux exigences du cadre de transparence renforcé de l’Accord de Paris. Il favorise également les échanges et le partage d’expériences entre les différents acteurs impliqués dans le processus d’inventaire au Cameroun. Les participants expriment leur satisfaction et leur intérêt pour cet atelier, qui constitue une opportunité pour renforcer les capacités nationales sur les inventaires des gaz à effet de serre, le système de Mesure, de Rapportage et Vérification (MRV), et les outils de suivi des progrès de la mise en œuvre de la CDN.

L’atelier se clôturera vendredi prochain, 8 mars par une cérémonie de remise des certificats de participation, en présence des représentants du MINEPDED, du PNUD et de la Belgique. Les organisateurs félicitent les participants pour leur implication et leur engagement, et les encouragent à poursuivre leurs efforts pour contribuer à la lutte contre le changement climatique au Cameroun. Ils remercient également les partenaires techniques et financiers, notamment la Belgique, pour leur appui à la réalisation de cet atelier. Ils annoncent enfin la tenue prochaine d’un autre atelier sur les mesures d’atténuation, qui viendra compléter la formation sur les inventaires des gaz à effet de serre.

J’espère que la question du changement climatique t’intéresse, ou du moins, que tu feras désormais plus attention a la nature et a ton environne. D’ici là, prends soin de toi.

Badal


Cameroun: Non, Issa Hayatou n’est pas mort

Depuis vendredi 1 mars 2024, des informations devenues virales et circulant sur les réseaux sociaux notamment Facebook et WhatsApp annoncent la mort de l’ancien président de la CAF, le Camerounais Issa Hayatou.

J’ai vérifié et la réponse est NON.

Vérification

Cette publication du lanceur d’alerte camerounais Nzui manto indiquant « le décès de l’ancien patron du football camerounais et africain » comptabilise 3405 réactions, 559 commentaires et 95 partages. Quelques heures après, le lanceur d’alerte à publié un autre post dans lequel il admet s’être trompé, et présente ses excuses à la famille.

Information relayée par Neui manto, lanceur d’alerte camerounais sur Facebook. C : Capture d’écran de Badal Fohmoh

L’infox a été reprise par plusieurs autres pages d’information comme Booky Magazine.

J’ai recoupé l’information auprès de plusieurs sources et il en ressort après investigation que, Issa Hayatou est bien en vie. En dépit son état de santé critique, l’ancien président de la Fecafoot, de la CAF et ex président de la FIFA (par intérim d’octobre 2015 à février 2016) est bel et bien vivant et se trouve en ce moment en soin intensif du côté de Paris.

D’après le confrère Njie Enow du clan Hayatou : « Il y a quelques minutes, j’ai parlé à l’un des fils adoptifs du président Hayatou qui est lui-même surpris par la nouvelle et qui m’a confirmé que Hayatou N’EST PAS MORT ».

Conclusion

Il s’agit d’une fausse information. Le président Isss Hayatou est bien en vie. Bien que diminué, il est toujours en vie et en soin dans un hôpital à Paris.

Badal


Late Night: le film masterclass sur la création de contenus

Disponible sur Netflix 9 ans plutôt, Late Night est une comédie tout à fait sympathique avec une Emma Thompson excellente. L’univers de la télévision américaine dans un scénario bien formaté. Agréable à voir.

Sur recommandation d’un ami vivant à l’étranger, j’ai récemment regardé ce film Netflix. Late Show m’a rappelé mes propres débuts dans les médias. Jeune, pleine de rêves et sans expérience, il faut se rendre indispensable afin d’attirer la sympathie des autres et développer son talent. Revenons à l’histoire du film.

L’histoire du film

Late Night, c’est l’histoire d’une célèbre présentatrice de « late show », Katherine Newbury, accusée d’être une femme qui hait les femmes. Elle décide de corriger la situation au plus vite et se retrouve contrainte d’embaucher une femme d’origine indienne, Molly, au sein de son équipe d’auteurs. Katherine doit néanmoins faire face à son diffuseur qui veut remplacer sa nouvelle recrue. Molly veut prouver qu’elle n’a pas seulement été embauchée pour pallier le manque de femme et de diversité culturelle dans l’équipe.

Ces deux femmes que tout oppose, leur culture, leur parcours et leur génération, vont faire des étincelles et revitaliser l’émission.

Bande annonce du film Late night. C: Youtube

En suivant la recommandation de mon ami, j’étais convaincue que ce film serait parfait pour moi. Et je n’ai pas été déçue. Surtout que, parfois, la vérité fait mal. On doit être prêt à entendre des commentaires crus et souvent bien durs. Ces critiques sont souvent les plus précieuses pour notre croissance et notre amélioration.

Late Night est une MasterClass assez drôle sur le processus créatif de la production de contenus et une boussole pour des personnes qui souhaitent apprendre à manager une équipe. J’ai beaucoup aimé et je n’ai pas manqué de noter des leçons.

Les leçons du film

J’ai retenu 7 leçons de ce film qui feront de toi un excellent créateur de contenus et manager.

1- N’aie pas peur de te réinventer

L’innovation est la voile de ton navire. Ce qui, hier, était une terre ferme peut aujourd’hui être submergé par les marées du changement. Reste certes agile, mais sois prêt à ajuster ton cap pour naviguer dans des eaux inconnues.

2- Fais participer ton audience dans ta création de contenu

C’est-à-dire ne navigue pas seul. Ton public est la boussole qui guide ton trajet à travers les courants de la créativité. Alors, intègre ses voix dans ton récit, et ton contenu brillera de mille feux, reflétant les nuances de ceux pour qui il est créé.

3- Brise la barrière du virtuel et franchis le cap du réel avec ton public

Les conversations face à face sont les étoiles qui illuminent ton parcours, et qui révèlent les idées précieuses souvent cachées dans les replis de l’interaction humaine. En rencontrant ton public/tes abonnés dans la vraie vie, tu accentues son lien d’appartenance à ta communauté. C’est une astuce que j’ai déjà testée et je t’assure que cela marche bien.

4- Sois lucide et réaliste face à la vérité

Les critiques, même dures, sont des courants qui nous poussent vers des horizons de perfectionnement et d’excellence.
Sois en conscient !

5- Chaque idée compte, peu importe sa source

Chaque membre de ton équipe peut être le détenteur d’une carte menant à des trésors inexplorés. Sache valoriser chaque proposition, car les plus grandes découvertes peuvent jaillir des sources les plus inattendues.

6- Sois ouvert à de nouvelles destinations

Si les eaux deviennent tumultueuses et que ta route semble mener à une impasse, n’aie pas peur de jeter l’ancre et de tracer un nouveau chemin. L’attachement aux anciens itinéraires peut t’éloigner des nouvelles terres à explorer.

7- Les efforts ne sont pas toujours proportionnels à la taille du succès

Comprends que la mer est imprévisible. Malgré tous tes efforts, le succès n’est pas une destination garantie. L’important est d’apprendre de chaque vague, de chaque tempête, et de continuer à naviguer, plus sage à chaque traversée.

Late Night est ce film qui t’apprendra bien plus que 7 leçons, j’ose croire que tu sauras en profiter.

Tout en te souhaitant une magnifique semaine, je t’envoie des vibrations positives ! Badal


L’Afrique a mal de ses dirigeants

C’est l’un des sujets sur lequel se pencher suite aux évènements actuels qui s’y déroule. Je m’y concentre ce soir pour essayer de comprendre…

Henock Inonga Baka est réconforté par un membre du staff après la défaite de la RDC contre la Côte d’Ivoire en demi-finale de la CAN 2024. REUTERS – LUC GNAGO / RFI

Alors que la fin de la Coupe d’Afrique des Nations approche à grands pas et que l’affiche de la finale entre le pays hôte et le Nigeria est plus qu’alléchante, il faut bien se rendre à l’évidence: l’euphorie collective ne nous aura pas éloignés bien longtemps des tristes réalités. Entre le forcing orchestré au Sénégal, l’affaire Bopda et la hausse du prix du carburant au Cameroun, la monnaie nigériane qui dégringole toujours un peu plus ou les tueries qui continuent d’endeuiller l’Est de la RDC, le football aura été un palliatif bien temporaire et nul doute qu’il faudra ENCORE compter sur la célèbre résilience des peuples africains. C’est d’ailleurs une notion – la résilience – qui fini par m’agacer au fil du temps…

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Je suis la RDC !

Le documentaire « L’empire du silence – Les crimes impunis du Congo » sorti en Belgique depuis 2022 a refait surface dans l’actualité africaine cette semaine. La raison : une attaque perpétrée par le groupe armé ADF-Nalu le 5 février a causé au moins 18 décès à Ituri, dans l’Est de la RDC.

Cette tragédie rappelle les nombreuses injustices impunies ayant marqué l’histoire de la RDC et qui sont affichées dans le documentaire sus-cité… qui est réapparu sur les réseaux sociaux, suivant une vague de mobilisation sur TikTok et X (ex Twitter), notamment portée par la jeune diaspora congolaise.

Thierry Michel, déjà reconnu pour ses travaux sur ce pays, brise le silence dans ce documentaire bouleversant qui avait déjà reçu un accueil enthousiaste lors de sa sortie il y a plus d’un an. Pendant 110 minutes, le film expose les réalités brutales du conflit congolais depuis 1996, mettant en lumière les crimes et les conséquences dévastatrices sur la population. Le documentaire bénéficie de la participation du Dr Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018, qui exprime avec gravité la richesse pillée du Congo et l’extrême pauvreté de son peuple.
Disponible depuis un mois sur Arte, le documentaire a déjà été visionné par près de 400 000 personnes…

Dr Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018. C: L’empire du silence-les crimes impunis de la RDC

Et hier, à l’entame du très attendu match Côte d’ivoire Vs RDC, j’ai très aimé le geste symbolique des joueurs de la RDC pendant l’exécution de leur hymne national. Mais pas que, de nombreux Congolais avaient des affiches dans le stade durant la rencontre.

Hermann Amisi, jeune humoriste congolais avec une affiche exprimant la situation actuelle du pays. C: Kinoiseries (avec son consentement)

Le seum, c’est bien l’implication du coach des léopards, Sebastien Desabre en synergie avec ses joueurs et le commentaire du capitaine Chancel Mbemba à la fin de la rencontre.

Quelques photos de ce moment. C: Pic Grid/Badal Fohmoh

La vie chère au Cameroun

A quelques jets de pierre de la RDC, les camerounais se plaignent sans cesse. Ce pays tue les jeunes, l’artiste engagé Valséro l’avait prédit on dirait un prophète. Ce pays tue vraiment les jeunes – sinon, je ne comprends pas comment dans un pays normal il faut attendre 2,3,4 ans pour les plus chanceux avant d’entrer en possession de sa carte nationale d’identité mais patienter quelques jours voire une semaine maxi pour obtenir son passeport. Ce pays tue les jeunes je vous le dis, c’est Valséro qui avait raison. Il a d’ailleurs toujours raison – puisque l’actualité oblige à lui donner raison… À peine les lions rentrés de leur mésaventure en Côte d’Ivoire que les prix des denrées de première nécessité ont déjà augmenté. Que dire du carburant, du gaz domestique, des coupures sans cesse grandissante d’électricité et d’eau, du chômage croissant des jeunes, de l’état inquiétant des routes, des détournements de deniers publics des autorités… Pas plus tard que la semaine dernière, l’affaire de mœurs concernant sieur Bopda a éclaté sur les réseaux sociaux Camerounais, c’était silence radio du côté de l’Etat. Mais pour peu qu’un journaliste invite le peuple à prendre ses responsabilités en demandant des comptes aux élus locaux concernant la hausse des prix, il est déjà en garde à vue au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), on dirait un criminel… Je suis fatiguée des injustices dans ce pays, c’est révoltant, c’est méprisant, c’est inacceptable…

Autant de situations qui me font de plus en plus nourrir mon projet d’immigration à l’étranger. Si possibilité de décrocher un emploi à l’étranger même au bas de l’échelle se présente, je n’hésiterai pas à la saisir.

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Que dire du Sénégal actuel ?

Le Conseil constitutionnel, à Dakar. © William de Lesseux/RFI

La politique et moi, sommes comme le chat et l’eau mais vraiment… je suis sans mot. Chaque fois que je vois des présidents africains qui ne cessent de vouloir confisquer le pouvoir. J’ai mal. Chaque jour qui passe est un jour recul démocratique de trop. 314 jours nous séparent du 15 décembre 2024….date à laquelle Macky Sall veut renvoyer l’élection présidentielle pourtant prévu ce 25 février. Lui qui avait pourtant affirmer qu’il ne se représentera plus…
Sommes-nous devenus la risée du monde ? C’est une HONTE… Pourquoi nos dirigeants nous font-ils vivre ça ?

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En Mars 2O21, le régime de Macky Sall a vacillé, et pour autant, aucun coup de massue n’est venu mettre à genoux la démocratie sénégalaise. Qui aurait imaginé 3 ans plus tard, que les élections présidentielles ne seront pas tenues le 25 février, mais reportées au 15 décembre ? Que Ousmane Sonko serait en prison depuis plusieurs mois sous le silence coupable de tous les sénégalais ? Qu’il y ‘aurait eu autant de morts dûs à la politique ? Qui aurait cru qu’une image risible de l’Assemblée Nationale sénégalaise serait fournie aux yeux du monde ? L’Afrique a mal de ses dirigeants. Le peuple réclame du neuf mais les vieux ne veulent pas laisser le pouvoir. Ils augmentent le carburant, et par conséquent tout ce qui s’y rattache.
Ils coupent l’électricité en moyenne 6h par jour. Comment est-ce que nous sommes supposés trouver l’argent pour supporter ce coût de vie à la hausse ?

Je finis par croire que ces présidents sortiront par la plus petite des portes et amèneront leurs honneurs avec eux. Chose qui serait dommage !

Bref, aujourd’hui je n’ai pas de commentaire à faire. J’espère au moins que tu vas bien d’où tu me lis actuellement.
Prends grand soin de toi stp, ta voix compte.

Avec toute mon affection, Badal.