La santé mentale chez la femme africaine au coeur d’un webinaire

Article : La santé mentale chez la femme africaine au coeur d’un webinaire
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5 août 2023

La santé mentale chez la femme africaine au coeur d’un webinaire

Pour commémorer la journée internationale de la femme africaine qui se célèbre chaque 31 juillet, la Fondation Conseil Jeune a organisé jeudi dernier un webinaire en partenariat avec l’association Youth for Health and Développement in Africa (YOHEDA). Cette conférence en ligne s’est spécifiquement concentrée sur les problèmes de santé mentale chez la femme Africaine.

Sur notre continent, nous sommes aux prises avec une série de problèmes de santé des femmes. LIl est impératif d’intégrer la perspective de genre dans les stratégies de santé et d’autres domaines connexes, en la renforçant et en la soutenant, pour pouvoir atteindre les objectifs de développement durable (ODD).

Urgence ou buzz ?

Jeudi dernier, 3 août 2023, un webinaire organisé par la fondation conseil jeune, en partenariat avec l’association Youth for Health and Développement in Africa (YOHEDA), a réuni professionnels de la santé et de nombreux curieux sur la question de la santé mentale chez la femme africaine. Est-ce une urgence ou un buzz ?

C:Fondation Conseil Jeune

Après l’accueil des participants et le mot de bienvenue des organisateurs, madame Simone Wondja nous a plongé dans un contexte inquiétant. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé),

Environ 66 millions de femmes souffrent de dépression et de troubles anxieux en Afrique et 85 % d’entre elles n’ont pas accès à un traitement.

C: OMS

Ce constat revient à dire que les besoins ont beau être immenses, les troubles mentaux restent les parents pauvres des politiques de santé publique sur le continent.

Cependant, la santé mentale ne se résume pas à la simple absence de troubles psychiques. Elle englobe le bien-être personnel, la satisfaction, la confiance en soi, la capacité à nouer des relations, à gérer le quotidien et à travailler.

La santé mentale des femmes dépend de facteurs individuels, génétiques et hormonaux, mais aussi relationnels, communautaires et sociétaux. Car, les femmes, à tout âge, souffrent de façon plus fréquente de certains troubles mentaux, avec plus de comorbidités. Ceci a également un impact sur leur santé physique et l’équilibre familial et social.

Signaux d’alerte, impact et conséquences

Avocate de la santé mentale, Dr Dorothée Maa a fait savoir qu’entre stress chronique, troubles anxieux, alimentaires, bipolaires, post-traumatiques et la dépression, ces signes d’alerte sont de divers ordres parmi lesquels des spécificités : grossesse, monoparentalité, violence conjugale, chômage, précarité, pressions sociétales, harcèlement, discrimination…

On se rend donc compte qu’une oreille attentive a bien plus de pouvoir qu’un jugement précipité, qu’une violence répétée et qu’un environnement inapproprié.

Une approche «genrée» de la santé permet de distinguer les facteurs biologiques des facteurs en lien avec l’apprentissage et l’environnement, tout en explorant leurs interactions. Il s’agit d’être sensible à la manière dont les inégalités entre les sexes peuvent affecter la santé. Le rôle du médecin de premier recours est capital pour la prévention et la détection des troubles mentaux chez les femmes, particulièrement celles qui sont vulnérables, leurs soutiens psychologiques, orientation et suivi. Car les conséquences sont aussi variées. Elles peuvent être individuelles, relationnelles, sociétales et/ou professionnelles.

Les projets et le mode de vie, la sécurité, la santé physique etc en pâtissent. Comment donc prévenir cela ?

Préventions, solutions et perspectives

Spécialiste de santé publique et présidente de WOMEN in global health Cameroon, Dr Nicole Fouda pense que le système doit améliorer l’accès aux soins, mettre sur pied des formations sur cette thématique, sensibiliser et communiquer avec la population, combinés à une politique favorisant l’adoption d’un environnement professionnel et académique sain.

A côté de cela, la femme africaine doit travailler sur elle, sur son hygiène de vie, savoir se fixer des limites, être ferme dans sa foi et penser à partager son expérience avec son entourage…

C: Dr Dorothée Maa

Au-delà de tout ceci, une prise en charge globale est requise et implique des mesures contre l’isolement, la précarité, la stigmatisation et les inégalités.

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Commentaires

Carine V
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Très édifiant.. tout le monde doit se mettre au travail pour freiner ce fléau négligé, mais pourtant présent.

Badal Fohmoh
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Heureuse de lire ceci.