Super coupe 2023: Coton Sport est champion des champions du Cameroun

Article : Super coupe 2023: Coton Sport est champion des champions du Cameroun
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2 octobre 2023

Super coupe 2023: Coton Sport est champion des champions du Cameroun

Après une contre-performance au tour préliminaire de la Ligue des Champions Caf en août dernier, le champion du Cameroun en titre, a apaisé les cœurs de ses supporters hier dimanche à Douala, en venant à bout de Fovu club de Baham (2-0).

C: Badal Fohmoh

J’ai suivi la rencontre entre les deux champions du Cameroun avec beaucoup d’intérêt. Et je peux t’assurer que Coton sport de Garoua, va pouvoir démarrer la saison sportive 2023-2024 sur une note satisfaisante. Le club est sacré champion des champions du Cameroun de football 2023, après sa victoire (2-0) sur Fovu club de Baham, hier dimanche, 1er octobre au stade de la Réunification de douala.

C: Badal Fohmoh

Les cotonculteurs ont su tirer leur épingle du jeu dans cette rencontre qui les a opposés, eux, champion du Cameroun, au vainqueur de la Coupe du Cameroun de football. Grâce à Patient Wassou et Azize Bassane, auteurs des deux buts de la partie. Le premier intervient sur penalty à la 5e et le deuxième à la 34e sur un centre de Patient Wassou.

Extrait du but de Patient Wassou C: Badal Fohmoh

Grâce à sa victoire, Coton sport de Garoua a rectifié le tir, après être passé à côté de ce trophée l’an dernier. On se rappelle encore de la défaite du club (0-1), face à Bamboutos Fc, au stade Kouekong, à Bafoussam, dans la partie Ouest du Cameroun.

Au-delà du palmarès, le titre remporté par Coton sport de Garoua, va sans aucun doute consoler des fans, qui ont encore du mal à digérer la contre-performance du club cette saison en Ligue des champions Caf d’août dernier. Le parcours des vert et blanc de Garoua s’est arrêté au premier tour préliminaire de la compétition.

Ce trophée des champions est aussi pour Coton sport de Garoua, une motivation pour débuter la prochaine saison sportive en Élite One. Pour sa première sortie, le club, affrontera stade Renard de Melong.

Merlin Wendeu, gardien de but de coton sport de Garoua avec le trophée des champions C: Cellcom Coton

Mon avis: Le trophée des champions ou l’exposition des carences du football camerounais ?

C’est la réelle question qui ne cesse de me hanter depuis hier soir. Car oui, il faut se dire les vérités. Le match d’hier était ennuyeux, sans réelle Intensité…

Un match opposant des champions (vainqueur de la coupe du Cameroun à celui du championnat élite one) avec en ligne de mire le trophée des champions, est censé être au niveau du spectacle et la qualité de jeu proposés par les acteurs, une véritable régalade pour les spectateurs et les téléspectateurs. Cette rencontre se devait d’être l’expression du savoir-faire local qualitativement parlant, entre deux équipes dites professionnelles, et ayant dominés la saison Sportive précédente, et donc supposée être ce qui se fait de mieux sur le plan local en termes de football.
Mais, ce que Fovu et Coton nous ont servi hier au stade de la réunification de Bepanda, était complètement très loin de ces attentes.

Un piteux spectacle donnant à regretter d’avoir fait le déplacement pour certains. Déchets techniques, faible tactique, pas d’intensité et autres. Mais comment une rencontre censée être la vitrine d’exposition du championnat local peut se transformer en un repas footballistique aussi indigeste?

La qualité de jeu produite était tributaire d’un faisceau d’éléments qu’il faut construire en amont et d’un canevas qu’il faut respecter.

D’abord la direction technique nationale (DTN). Qui peut me citer un pays au monde où le football est une référence en matière de qualité et d’organisation, sans une DTN fonctionnelle et opérationnelle de façon efficace ? La DTN, c’est le cerveau du football dans un pays. Penses tu qu’on peut avoir un football de qualité dans un pays en excluant le rôle sentinelle de la DTN, c’est imaginer que le cœur et le corps humains peuvent fonctionner avec un cerveau à l’arrêt. C’est de l’utopie et une hérésie pure et simple. A quoi ressemble la DTN au Cameroun ?

Il ne suffit pas de nommer un directeur technique national pour dire qu’on a une DTN. La direction technique nationale c’est le laboratoire où se pense et s’élabore sur le plan technique, où se façonne la vision technique qu’on a du football au sein d’une fédération, la substantifique moelle des leviers qui vont comporter la matrice d’un football sain, potable et qualitativement digeste capable de résister au rapport de forces dans le champ de compétition avec les savoir-faire d’ailleurs. C’est à la DTN que se définit le profil du footballeur qu’on veut former. C’est à la DTN que s’élabore les corpus et contenus de formation à appliquer dans les structures de formation pour avoir une homogénéisation dans la formation. C’est à la DTN que revient le travail d’aménagement et d’organisation des structures de formation.

Que faut-il pour être considéré comme un opérateur dans le domaine de la formation footballistique ? Que faut-il pour être considéré comme académie de football ou centre de formation ? C’est à la DTN que revient ce travail. Mais, comment y parvenir avec une direction technique nationale aussi bancale et qui se réduit en la personne du directeur technique nationale ? Ce n’est absolument pas possible !

Aujourd’hui, on constate que le domaine de la formation au Cameroun est un galimatias géant et refuge de quelques passionnés en panne d’occupation, à qui il suffit de posséder deux ou trois ballons et un espace vague pour commencer à faire courir les enfants, alors qu’ils ne disposent d’aucune formation d’éducateur. Quel type de footballeurs peut-on former avec ce genre de pratiques ?

A côté de cela, il y a également la formation des entraîneurs et éducateurs qui sont ceux entre les mains de qui repose la responsabilité de former ces footballeurs, de qui on attend qu’ils nous produisent le spectacle dans les stades. A ce niveau encore c’est un bazar total.
Je suis désolée de le dire, la formation des entraîneurs et éducateurs de football au Cameroun laisse vraiment à désirer. J’ai discuté avec certains entraîneurs et éducateurs qui m’ont confessé sous cape, les réalités regrettables des stages d’entraîneurs et éducateurs de football. La réalité c’est que les entraîneurs et éducateurs de football sont mal formés au Cameroun. Que cela plaise ou non, c’est malheureusement la réalité. Mais cela n’est pas en soi une surprise, puisque la structure en charge de l’organisation et la régulation des protocoles de formation de ces entraîneurs et éducateurs, de la garantie du respect des codes éthiques et moraux en rapport avec les cannevas de formation et de délivrance des diplômes (la DTN), ne peut rien face au marasme profond qui elle-même la consume.

L’autre question est de savoir : quel type d’élèves peuvent-ils être issus de la formation de formateurs eux-mêmes mal formés ?

Ensuite, il y a le football jeune. J’ai l’habitude de dire que le football jeune est le baromètre de mesure du diagnostic vital du football en général dans un pays. Au Cameroun, l’état des lieux du football jeune est alarmant. Malgré les annonces faites par l’exécutif actuel à l’aube de son mandat à grand renfort de publicité, la situation est stagnante, voire pire. Deux ans sans véritables compétitions. Bref, le football jeune est quasi à l’abandon et complètement tiré par les cheveux au Cameroun. Ce football qui est pourtant la mamelle nourricière en termes de ressources humaines des différentes sélections nationales et des équipes dites professionnelles.

Dans ce contexte, les générations sacrifiées se multiplient et constituent dès lors une source d’alimentation quasi intarissable de l’assombrissement actuel que l’on observe dans les résultats des sélections nationales.

DTN à la rue, football jeune somnolent, le tandem parfait de la construction d’un puzzle bien plus proche de la médiocrité. Il n’est dès lors pas surprenant de voir la constipation des résultats qu’on observe actuellement au niveau des résultats. Il est donc logique de voir en « élite », des footballeurs avec des problèmes de coordination censés être corrigés à 10 ou 11 ans en phase d’initiation à la formation. Il n’est donc pas surprenant de voir en « élite » des joueurs avec autant de déchets techniques. Il est donc logique de voir un match opposant « des champions » avec un niveau tactique aussi faible. On comprend pourquoi un individu est capable de se retrouver dans une équipe de première division sans être passé par un quelconque cursus de formation.
Dans tous les cas, quelle différence y-a-t-il au final entre un footballeur mal formé et un autre non formé ? La conséquence est la même. L’urgence d’une autopsie profonde et des réflexions sur l’orientation à donner à notre football s’impose car, à cette allure, la prochaine saison s’annonce être une véritable purge pour les spectateurs et téléspectateurs.

Ça, c’est mon ressenti après le match des champions.

Avec tout mon amour, Badal.

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Commentaires

Ulrich TCHOUMBOU
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Ce macht manquait d'individualité de la part de chaque joueur je crois que même le président de la fecafoot et le SG du gouverneur Pense la même chose que moi car voir un joueur comme wassou patien incapable de sortie un jeu pourtant il a déjà été sélectionné deux fois chez les A . Pire encore je me suis demandée si les joueurs de fovu sont vraiments professionnels et j'appelle le président de la fecafoot a fait quelques choses pour ne plus vivre ce genre de rencontre pourtant le public a répondu présent hier et ses décevant de venir au stade et assisté à un pareil macht ou même la qualité du jeu produits n'atteint pas notre 2-0 du quartier

Badal Fohmoh
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On espère vraiment à une amélioration.