Les écrans dans nos familles…

Article : Les écrans dans nos familles…
Crédit: Pixabay
15 avril 2023

Les écrans dans nos familles…

Boursière de la 5e cohorte de #AFFCameroon (Africa Fact-cheking Fellowship Cameroon) de Defyhatenow, je suis depuis lors engagée dans la lutte contre la désinformation. J’ai lancé l’année dernière le projet CLASS PRO. Et durant la semaine mondiale de l’EMI, une campagne digitale avait été lancée. J’ai mûri le projet en idées et j’ambitionne cette année de le transformer en association afin de mieux atteindre mes objectifs.

C: Defyhatenow

On a longtemps estimé que l’ère de l’internet augure, une plus grande démocratisation de l’information. Surtout dans les pays où la censure de l’internet n’est pas une réalité évidente. Cependant, dans cet océan médiatique, malheureusement se faufilent un certain nombre d’apprentis diffamateurs qui, sous couvert de l’information, versent plutôt dans des approches condamnables. L’ère du net, c’est aussi l’ère des rumeurs, des systèmes de croyances, du complotisme, de la propagande, des Fake news et de la désinformation. Difficile, dans ce contexte, de distinguer la vraie information (vérifiée et fiable) de la fausse information (manipulée, mensongère) … Parce-que croyez-moi ou pas, rien ne ressemble plus à une vraie information qu’une fausse information.

C: Pixabay

Ainsi, pour contrer ces maux, il existe plusieurs approches de lutte contre la désinformation à savoir:

– la législation

– l’implication des plateformes de lutte contre la désinformation

– le renforcement des capacités des médias dans le Fact-cheking

– l’éducation aux médias et à l’information

Cependant, la désinformation agit comme un virus et je crois fermement que le seul remède pour y faire face est l’Education aux Médias et à l’Information (EMI) afin de faire prendre conscience à tout citoyen qu’il est important de développer son esprit critique. L’EMI est donc une affaire de tous, encore plus une nécessité dans tous nos milieux de vies (famille, école, travail, église…). Je suis parfois tentée de me demander comment éduquer un enfant androïd ?

LES DÉFIS DE LA PARENTALITÉ À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

Face aux prouesses de nos digital natives, il est normal d’être inquiet quant à nos aptitudes d’encadrement. Parce qu’ils tombent dedans petits et sans aucun mode d’emploi, il n’est pas normal de les abandonner à eux mêmes. Car l’apport parental reste au delà de tout indéniable pour leur bonne insertion dans le cyberespace.

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On en voit/entend parler des SMS envoyés tard dans la nuit à des amis et qui compliquent le sommeil des enfants, des notes à l’école qui se détériorent et elles s’habillent comme des actrices dans des films pour adultes, des heures seules pour les smartphones et les jeux vidéo, ils désobéissent aux instructions parentales, ils ont des exigences considérablement accrues en matière d’esthétique corporelle; et une demande accrue pour les dernières nouveautés en matière de téléphonie mobile… De nombreux parents se plaignent de l’omniprésence des écrans et des médias numériques et de l’impact négatif qu’ils ont sur la vie de leurs enfants. Les écrans (téléviseurs, téléphones, jeux vidéo, tablettes, ordinateurs) et les médias numériques (Internet, réseaux sociaux, etc.) sont la troisième mère de nos foyers depuis un certain temps. Leur influence, omniprésente dans la vie des jeunes, est tentante de penser qu’elle égale (et parfois même dépasse) celle de leurs parents humains. Ces nouveaux parents peuvent guider et orienter le comportement sexuel, verbal, alimentaire et vestimentaire de ces jeunes.Les relations affectives construites avec ces nouvelles technologies méritent d’être étudiées. Car les sentiments associés à une privation partielle ou totale créent généralement un mal-être qui affecte l’ambiance familiale. Il n’est pas rare que les parents ressentent à plusieurs reprises de la colère et de la tristesse pour leurs enfants suite à la perte ou à la suppression de téléphones portables, de tablettes ou de consoles de jeux vidéo. Les parents font face à des défis majeurs dans cette génération hyper-connectée. Comment les parents peuvent-ils maintenir leur autorité lorsque les écrans envahissent la vie des jeunes ?

COMPÉTENCES MÉDIAS :UN MUST POUR NOS ÉCOLES ET NOS FAMILLES

Les jeunes sont immergés dans un monde hautement sophistiqué et complexe des médias et de la technologie dès leur naissance. Les écrans façonnent plus que jamais la vie des jeunes et des familles. Les jeunes grandissent dans cet univers hyper-connecté. Cela signifie que la consommation des écrans et de leur contenu est devenue une occupation principale pour la plupart des jeunes. L’avènement d’Internet et des réseaux sociaux est devenu un objet d’espoir de possibilité et de richesse culturelle, mais aussi un objet de toutes les peurs à cause du danger souvent perçu.Les relations sociales reconstruites aujourd’hui grâce à ces outils sont remises en question car elles semblent déformer la logique du lien. De plus, les relations virtuelles soutenues par les plateformes de médias sociaux ont tendance à conduire les gens à la dépendance. Il y a aussi d’autres dangers, des personnes ou interlocuteurs malveillants qui pourraient utiliser des informations personnelles à des fins inappropriées. L’appropriation de ces nouvelles technologies a donc d’importantes implications pour la société, la vie familiale, les rôles parentaux, les interactions interculturelles et intergénérationnelles… Bien qu’en difficulté, elle ne semble pas résoudre le problème d’une fascination croissante pour la technologie, l’innovation…

C: Pixabay

L’éducation aux médias et à l’information est donc en plus d’être une nécessité, est une combinaison de la volonté d’améliorer les conditions de vie des humains par des moyens technologiques et de la nécessité absolue de garder le contrôle sur la vie humaine, qui est autonome par rapport à la pensée et à la nature humaines.Oui, les humains doivent continuer à être des humains malgré les avancées technologiques. Il doit être meilleur que les machines qu’il a construites. Il doit être capable de résister à l’asservissement technologique qui est le produit des neurosciences et de la technologie de manipulation.

Désormais, le développement de l’esprit critique dans la consommation et l’élaboration des messages médiatiques doivent être au centre de toutes les préoccupations sociétales. L’esprit critique, ça se cultive. Et c’est pourquoi l’EMI doit commencer à la maison et les acteurs de cette institutionnalisation doivent être des figures pourvoyeuses de soins.

Ainsi, mon projet CLASS PRO vient à point nommé pour contribuer à bâtir un chantier éducatif dont l’urgence est signalée au Cameroun comme partout ailleurs. J’animerai d’ailleurs un atelier de sensibilisation sur la désinformation et les fake news à l’occasion des JPO (journées portes ouvertes) de la start-up féminine African Womens inTech Start-up (Africanwits) le 19 avril prochain.

C: Africanwits

Ensemble, nous pouvons faire de l’EMI un rempart face à la désinformation et construire le numérique que nous voulons.

Je compte sur toi pour mener à bien cette noble tâche. Et si tu rejoignais Class Pro ? Nous serons heureux de t’y accueillir !

Avec tout mon amour !

C: Badal Fohmoh

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