L’accord : entre la loi, la justice et l’honneur

Enfin, j’ai regardé l’accord, le film.

Annoncé sur Canal + pendant des semaines, le film n’est pas passé inaperçu. D’ailleurs, les grandes premières sur invitation dans les villes de Yaoundé et de Douala, au Cameroun ont drainé un parterre d’invités de qualité. Ayant manqué à ces deux invitations, je me suis récemment rattrapée au cinéma. Et j’avoue que mon ami Titi (oui, le réalisateur de ce long métrage est un bon ami à moi) a comme toujours, mis la barre très haute.

L’accord des désaccords : parlons-en

Qui n’a jamais enfreint la loi ? Qui n’a jamais été impuissant face à une situation déshonorante ? Pire, qui n’a jamais fait de compromis ? La réponse serait certainement personne. Comme on aime bien le dire « l’argent ouvre toutes les portes », et c’est sans doute l’une des leçons que Frank Thierry Lea Malle fait ressortir dans son film « l’accord ».

Le film est un pur drame et son intrigue phare est construite autour de deux personnages principaux à savoir : Flora Mebwoua (Vanessa Ambassa) et de Cédric Koum (Jakin Touwole). Entre la problématique de classe sociale, de menace et d’abus de pouvoir, ce long métrage camerounais de 95 minutes retrace une histoire de deux familles aux moyens financiers diamétralement opposés mais que l’amour des enfants finira par réunir. C’est une histoire d’amour à l’africaine dans toute sa globalité. Une histoire où la place du père, les combats de la mère et bien sûr l’adolescence d’une jeunesse fragilisée par son cadre de vie et ses inégalités quotidiennes sont mis à l’épreuve.

En grande surprise, l’accord bénéficie d’un casting frais et intelligent où chaque acteur a une cause solide à défendre à l’écran. Thérèse Ngono (Gertrude Mebwoua)

Moussa Sindjah (Gaspard Mebwoua)

et Reine Mpouadina (Amelia Koum) bénéficiant d’une expérience à n’en plus démontrer. A côté d’eux, deux jeunes talents à suivre de près : Vanessa Ambassa (Flora Mebwoua)

et Jakin Touwole (Cédric Koum)

qui transportent les émotions grâce à la précision de leur jeu d’acteur. Il faut reconnaître que le succès de l’accord témoigne de plusieurs paramètres parmi lesquels l’appétit du public pour les productions locales mais aussi, sa sensibilité à la qualité.

Le scénario de l’accord est une magnifique reproduction du réel. On s’identifie, on est heureux de reconnaître nos rues, nos quartiers, notre identité et notre diversité culturelle. C’est une véritable réussite visuelle même s’il n’est pas exempt de manquements.

L’accord : au pied du mur

Outre la composition des plans travaillée, Lea Malle a ajouté son savoir-faire dans la gestion des couleurs et de la lumière. Les mouvements de caméra utilisent une panoplie diversifiée d’angle et d’effets. La colométrie quant à elle sert de repère visuel dans les séquences de flash-back qui peuvent se confondre à certains actes du récit principal. Elle renforce également le contraste entre les différents univers du film (quartiers riches et pauvres) et les ambiances narratives (scènes de joie ou de tristesse) tout en donnant plus de force à quelques moments clés, comme la fameuse scène du « viol », tournée en clair-obscur à une date précise : le jour des résultats du baccalauréat.

Pour donc éviter un scandale, les parents de Cédric proposeront à ceux de Flora une énorme somme d’argent contre un accord de confidentialité. Mais alors, que décideront les parents de Flora ? Faire éclater la vérité ou sortir de la misère ? C’est ce mystère qu’il faut découvrir en allant regardant le film au cinéma.

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Badal